lundi 18 novembre 2013

Mythes et réalités du travail le dimanche

Le 12 septembre dernier, la justice française ordonnait la fermeture dominicale des magasins Leroy Merlin et Castorama. Cette décision, assortie d’une amende en cas d’ouverture, représente une victoire pour les syndicats qui luttent contre le travail le dimanche. Et pourtant, en dépit de cette victoire sur le patronat, de plus en plus de salariés travaillent le dimanche. Il y a dix ans, seul un salarié sur quatre travaillait le dimanche, contre un sur trois aujourd’hui [1].
Il faut dire que les différents gouvernements de droite ont progressivement modifié le Code du travail pour promouvoir le travail le dimanche. En 2009, Sarkozy s’y était attelé pour faire du dimanche « un jour comme les autres ». A terme, la disparition du caractère exceptionnel du dimanche conduit à celle des majorations de salaire qui y sont afférentes. De plus, la généralisation du travail le dimanche, dans quelque secteur que ce soit, constitue une aubaine pour l’étendre à l’ensemble des secteurs d’activités qui y sont liés de près ou de loin. En particulier, les services comme la Poste, les banques, les crèches et les transports sont directement concernés par ce risque de généralisation du travail dominical.
« Majoration » et « volontariat »
On voudrait nous faire croire que tous les salariés qui travaillent le dimanche le font volontairement pour bénéficier de la majoration. Or c’est faux. Tous les salariés travaillant le dimanche ne bénéficient pas d’une telle majoration de leur rémunération. L’augmentation du salaire le dimanche n’est donc pas systématique. Elle dépend des conventions collectives de chaque secteur, lesquelles dépendent du rapport de force entre patronat et salariés.
Quant à ceux qui bénéficient de la majoration, on ne peut pas dire qu’ils sont pour autant « volontaires ». Les pressions exercées sur les salariés, en particulier les plus jeunes, du fait des bas salaires et du chômage de masse, ne permettent pas de « librement » choisir. Les premières conditions pour être « volontaire », c’est d’abord l’absence de chômage et d’avoir un travail et un salaire décents. Conditions qui ne sont pas réunies… Pire : le patronat profite de ces situations pour tenter d’opposer les salariés syndiqués et non syndiqués.
Le cas des étudiants
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