Il n'y aura
donc pas d'accord international ce week-end à Genève sur le nucléaire
iranien.
L'arrivée
in-extremis du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour
exiger des "concessions" à l'Iran a fait capoter ce cycle de trois
jours intenses de négociations multi-partites entre l'Iran, les Etats-Unis, la
Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France.
On sait que ces
négociations constituaient le résultat de plusieurs mois de travail entre
Américains, Iraniens et de l'Union européenne, portant des avancées réelles. Un
accord est donc possible, c'est encourageant et ce qui a, sans nul doute,
permis aux négociateurs de se quitter, certes sans accord mais en prenant date
pour le 20 novembre prochain.
Hasard des
calendriers ? cette date correspond au lendemain de la visite officielle que
François Hollande va effectuer en Israël, et Palestine.
Quelle
politique la France poursuit-elle exactement ? Quels intérêts défend-elle ?
celui de la paix, du désarmement et de la dénucléarisation du Proche et du
Moyen-Orient ? Rien n'est moins sûr.
L'intervention
de Laurent Fabius dans les négociations de Genève peine à cacher, sous les
circonvolutions rhétoriques d'usage et un vocabulaire technique prétendument
responsable, un parti pris partagé avec l'Arabie saoudite et Israël, doté -
faut-il le rappeler ?- de la capacité nucléaire. L'Arabie saoudite a, quant à
elle, investi dans le programme nucléaire du Pakistan avec l'intention d'en
retirer le bénéfice et de se doter de l'arme nucléaire à des fins
"pacifiques", dit-elle.
Exiger des
"concessions" à l'Iran dans le cadre de ces négociations, c'était
donc exiger de lui publiquement de se plier devant la "communauté
internationale". C'était s'assurer d'un refus iranien, et donc d'un
blocage -au prix, d'ailleurs, d'un renforcement de l'isolement de la France.
Ce n'est pas de
la diplomatie, et encore moins de la politique. C'était abandonner, et pousser
tous les négociateurs à abandonner, l'objectif des discussions : éloigner le
danger nucléaire pour tous les peuples de la région, et pour le monde tout
entier.
Le PCF ne félicite
pas le ministre français des Affaires étrangères dont la politique, depuis
plusieurs mois en mettant ses pas dans ceux de son prédécesseur, porte
maintenant atteinte à la crédibilité de la France sur la scène internationale
et contribue à compliquer l'action diplomatique particulièrement déployée par
l'ONU, notamment pour tenter de dénouer la crise syrienne.
Ce que la
France doit faire aujourd'hui est tout autre. Elle doit libérer sa politique
internationale des injonctions des milieux d'affaires, des lobbies
militaro-indutriels, des pressions de ses "alliés" surtout quand
ceux-ci poursuivent une politique militariste et de domination régionale, elle
doit s'émanciper d'une conception rétrograde et vouée à l'échec de relations
internationales fondée sur les menaces.
La France peut
changer sa politique extérieure. Elle ne resterait pas très longtemps seule sur
ce terrain, et contribuerait avec d'autres à jeter les bases de résolution
réelle des souffrances profondes et nombreuses, des facteurs de crises et de
conflits que le capitalisme financier mondialisé a dramatiquement multipliés.
Communiqué
du Parti communiste français
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