dimanche 20 novembre 2016

Emmanuel Macron en marche... ses bus déjà en faillite

Vendue par l’ancien locataire de Bercy, désormais candidat à la présidentielle, comme la solution miracle à la mobilité et à la création d’emplois, la libéralisation des lignes de bus longue distance est un fiasco. Un marché où se livre une féroce guerre des prix au détriment des salariés et des usagers. 
Débutant dans l’exercice de candidat à une élection, Emmanuel Macron a mal choisi son moment pour se lancer dans la course à la présidentielle. Tandis qu’il se déclarait officiellement hier, la loi qui porte son nom s’apprêtait à accoucher d’un scandale social. Un groupe britannique, pesant 4 milliards de chiffre d’affaires et opérant en France pour le compte d’une start-up allemande via sa filiale Megabus dans le transport par car « libéralisé » par la loi Macron, va licencier ses 175 employés, non sans avoir « bénéficié des aides de l’État et évité de payer des impôts en France », accusent les salariés.
Derrière les phrases attrape-tout du candidat sur « la réconciliation de la liberté et du progrès », se dévoile le vrai visage de la « libéralisation » sauvage qu’Emmanuel Macron veut généraliser, après l’avoir expérimentée sur les autocars. Ce coup d’essai du « modèle » Macron, sur lequel le candidat s’est soudain fait pudiquement discret ces dernières semaines, a accouché d’un véritable fiasco : 1 400 embauches sur les 22 000 qu’il avait promises – un chiffre que l’ex-ministre a récemment qualifié de « fou » à la télévision – soit à peine 6 % de l’objectif. Et pour quel résultat ? Des lignes fermées moins d’un an après leur ouverture, une ultraconcentration du secteur à rebours du discours sur les soi-disant vertus de la « libre concurrence », et la guerre menée au service public ferroviaire.
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à peine candidat, déja sous le feu des critiques
La candidature de l’ancien ministre e l’économie a suscité de nombreuses réactions. « Macron, une candidature de plus pour le libéralisme. À quand une candidature unie de l’alternative à l’austérité ? Le temps presse. » a réagi Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Au gouvernement, le premier ministre, Manuel Valls, ne s’est pas fait attendre pour réagir, affirmant qu’il faut « une expérience qui a été éprouvée par le temps » pour gouverner et « refuser les aventures individuelles », sans nommer directement son ancien ministre. Arnaud Montebourg dénigre quant à lui « le candidat des médias », qui doit encore « démontrer qu’il a des propositions pour transformer le pays ». Du côté des candidats à la primaire de la droite, les mots ne sont pas tendres non plus. Alain Juppé invite à « ne pas être naïf » face à un candidat qui se présente en « chevalier blanc », alors qu’il « a totalement cautionné la politique économique menée depuis 2012 », quand François Fillon a la « conviction » que « les Français ne confieront pas leur destin à quelqu’un qui n’a aucune expérience et surtout qui n’a rien démontré ».

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