Avant
de se rendre aux urnes cette semaine, les communistes poursuivent leurs
échanges. Leur secrétaire national, Pierre Laurent, a confirmé son
choix d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon.
Semaine
décisive au PCF. À partir de jeudi, les militants communistes sont
appelés à se prononcer sur leur choix de candidature pour la
présidentielle de 2017. Et le débat se poursuit, au plan local comme
national, sur les deux options en balance : soit un appel à voter pour
Jean-Luc Mélenchon assorti d’une campagne autonome du PCF, soit la
désignation d’un candidat communiste qui pourrait se retirer au profit
d’une « candidature commune d’alternative à l’austérité ». Le 5
novembre, la conférence nationale du PCF s’était prononcée à 55,69 % en
faveur de la seconde hypothèse.
Comme plusieurs responsables et élus ces deux dernières
semaines, Pierre Laurent, le secrétaire national, a confirmé, vendredi
dans une note de blog, le choix qu’il avait fait connaître à la veille
de ce rendez-vous. « Face au paysage plein de dangers qui se met en
place, je conçois l’appel à voter Jean-Luc Mélenchon comme un levier, un
appel pour pousser plus loin le travail de rassemblement vers un front
social, politique et citoyen », explique-t-il, tout en rappelant que, à
ses yeux, il s’agit avec cette prise de position « non pas (de) se
rallier mais (de) lancer sans tarder une grande campagne communiste
autonome ».
« Construire la possibilité d’un véritable choix pour les électeurs »
Le dirigeant du PCF invite, face au risque de détournement
de la colère populaire à l’instar de Trump aux États-Unis, à «
construire la possibilité d’un véritable choix pour les électeurs,
c’est-à-dire une candidature tout à la fois porteuse de résistance et
d’un projet répondant à leurs attentes, et portée par un arc de
rassemblement suffisamment crédible à leurs yeux. (…) C’est sur cette
seconde dimension essentielle que risque de buter, à notre corps
défendant, une candidature communiste », estime-t-il. Et d’objecter à
ceux qui constatent l’absence d’accord politique avec le candidat de La
France insoumise qu’une « totale liberté de campagne » et un «
engagement immédiat dans les constructions les plus rassembleuses
possibles dans chaque circonscription législative » seraient les «
meilleures garanties » d’y parvenir.
En fin de semaine dernière, un texte signé par 23 membres
du Conseil national du PCF favorables à la désignation d’un candidat
communiste a aussi été rendu public. « Nous voulons être à l’offensive
pour empêcher la droite et l’extrême droite de conquérir le pouvoir,
rassembler tous ceux qui luttent contre l’austérité », y écrivent ces
dirigeants, dont certains responsables de fédération, jugeant que la
candidature de l’un des leurs serait « la garantie d’une démarche
collective » et permettrait une plus grande « visibilité » de leurs
propositions et de leur démarche. « Les militants, les sympathisants,
tous ceux pour qui le PCF est un point de repère, longtemps désorientés
par une stratégie trop floue ou illisible, retrouveront ainsi le chemin
du débat et de l’action », ajoutent-ils, tandis que, selon eux, Jean-Luc
Mélenchon « hypothèque par sa posture toute perspective majoritaire ».
Parmi ces signataires figurent des économistes du PCF qui ont
parallèlement rédigé une note à propos du programme de La France
insoumise : celui-ci « ne présente pas seulement des divergences et des
contradictions avec nos propositions. Sa conception même est
fondamentalement contraire à toute perspective de rassemblement à gauche
», jugent-ils.
Au-delà du candidat, les communistes auront aussi cette
semaine à se prononcer sur la résolution qui fait état de la démarche
générale du PCF pour 2017, adoptée par leur conférence nationale à plus
de 90 %. Preuve pour Pierre Laurent que, « quel que soit le résultat,
(leur) route restera commune sur le chemin du rassemblement ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire