Patrice
Bessac, 38 ans, maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été élu
président de l’Association nationale des élus communistes et
républicains qui tenait son congrès à Saint-Etienne (Loire) ce week-end.
Il prend la suite du maire de Champigny (Val-de-Marne), Dominique
Adenot.
Vous
avez été élu à la tête de l’Anecr dimanche matin, lors de son congrès,
comment envisagez-vous le rôle des élus communistes et républicains dans
la période à venir ?
Patrice Bessac.
D’abord, cela a été un congrès
très réussi. L’Anecr doit être la maison commune de tous les élus
communistes et partenaires mais elle doit particulièrement s’attacher à
fournir aux élus minoritaires dans leur conseil les outils pour mener le
combat d’idée. Car les élus minoritaires d’aujourd’hui, sont les élus
majoritaires de demain. Ils ont besoin d’une association à l’offensive,
d’un réseau d’actions et de partage d’expériences. Ensuite, dans un
contexte marqué par le risque d’une prise de pouvoir de l’extrême-droite
dans notre pays, par les difficultés à venir aux élections
présidentielle et législatives, nous sommes, avec 7500 élus, une force
considérable. Nous serons, après 2017, un élément essentiel de la
stratégie de reconquête, de reconstruction à gauche.
Vous avez été élu au sein d’une équipe fortement renouvelée, qu’est-ce qui la caractérise et quels seront ses objectifs ?
Patrice Bessac. Je remercie Dominique Adenot et
l’équipe précédente qui ont décidé de donner notamment aux élus de 2014
de nouvelles responsabilités. Notre équipe de jeunes et de moins jeunes a
pour caractéristique commune d’être volontaire, d’avoir envie
d’apporter des moyens, de la formation, des propositions pour permettre
aux élus de mener le combat qui s’ouvre. Nous avons conscience
qu’aujourd’hui la France est fracturée, qu’une partie du monde rural et
périurbain décroche. Nous sommes donc très déterminés à poser la
question de l’avenir de la France aussi bien dans les grands centres
urbains que dans les zones rurales et périurbaines.
Votre congrès a lancé une campagne intitulée « Commune debout », en quoi consiste-t-elle ?
Patrice Bessac.
Cette campagne c’est la volonté de
préserver cet outil démocratique que sont les communes face à la
tentation d’une technocratisation qui éloigne les citoyens des centres
de décisions. Et qui vise à briser l’une des originalités de la France :
son réseau de communes qui forme la première cellule de la vie
démocratique. Donc nous allons, aussi bien en zone urbaine que rurale,
poursuivre cette campagne et dans quelques semaines notre Conseil
national, à partir de nos travaux du week-end, annoncera un dispositif
de travail et de premières lignes d’actions politiques.
Cette campagne est-elle connectée aux mobilisations,
qu’avec d’autres, vous avez menées contre les restrictions budgétaires
imposées aux collectivités ?
Patrice Bessac.
La bataille pour les moyens des
collectivités territoriales ne fait que commencer. Le programme de la
droite promet près de 100 milliards d’euros d’économie sur le service
public dont près d’un tiers imputé aux collectivités. C’est la double
peine : après la politique désastreuse de François Hollande, la droite
nous promet la même chose en pire. C’est donc un combat qui débute et
qui, au-delà même des élus communistes et Front de gauche, devra
s’ancrer dans tout le pays car à travers les moyens des communes c’est
la question du devenir du service public local qui est posé.
Le congrès a également adopté deux adresses, l’une destinée aux élus, l’autre aux citoyens. Quels en sont les messages ?
Patrice Bessac.
Le premier, et finalement le
message le plus important, c’est la volonté de connecter l’action des
élus communistes et partenaires à la démocratie locale, à la vie de nos
concitoyens. Pour y parvenir, il faut rétablir de la confiance, aller au
devant de nos compatriotes. C’est ce que les élus de l’Anecr ont voulu
faire en disant qu’ils ne laisseront pas la France se donner à Marine Le
Pen. Qu’ils entendent faire leur devoir et mettre en œuvre tous les
actes qui permettront d’éviter la catastrophe annoncée que ce soit en
2017, en 2020 ou en 2022. Ce sont des élus debout qui étaient réunis en
congrès ce week-end.
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