Édouard Philippe a présenté le nouveau plan anti-terrorisme. A
la veille d'un week-end marqué par des rassemblements populaires
importants (14 juillet, finale de la coupe du monde...) et où le
souvenir traumatisant de l'attentat de Nice continue d'hanter les
esprits, le gouvernement n'annonce rien de fondamentalement neuf.
La
perspective d'un Parquet anti-terroriste reste critiquée dans la
magistrature. La crainte d'un affaiblissement des moyens judiciaires
dévolus à la lutte contre le terrorisme par la césure de
l'anti-terrorisme, avec les autres services judiciaires notamment du
Parquet de Paris, reste forte et les annonces du Premier Ministre sont
peu précises de ce point de vue.
Toutes
les mesures concernant les capacités de recherche et de prévention,
semblent s'inscrire dans la droite ligne de la loi anti-terroriste du
début d'année : le retour de l’État d'Urgence dans le droit commun sans
traiter ni répondre aux critiques, interrogations et craintes qui
s'expriment sur le caractère liberticide de ces mesures.
L'annonce
de l'implication des maires et la possibilité de communiquer des
informations avec les secteurs privés ou publics de défense et de
transport autour du fichier FSPRT est très inquiétant. Il s'agit de leur
donner des informations qu'ils ne sauraient traiter, ni en terme de
sécurité ni en terme sociaux, sur des individus fichés et ce, sur la
base d'un fichier dont les conditions d'inscription et de signalement ne
sont pas complètement cadrées et claires.
Enfin,
la mission centrale et les moyens renforcés annoncés pour le
renseignement intérieur posent les questions de l'encadrement et du
contrôle des pratiques.
Au
final, sans rien annoncer donc de fondamentalement nouveau, il s'agit
une nouvelle fois de renforcer des mesures qui interrogent. La lutte
nécessaire contre le terrorisme ne doit pour autant pas servir de
prétexte pour faire reculer la liberté en général et le respect des
libertés civiques et publiques en particulier.
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