On reproche souvent aux marxistes d’être « productivistes ». Nous voudrions à tout prix
accroître la production de richesses, sans égard pour l’environnement
et l’état des ressources naturelles. Cette critique s’appuie notamment
sur l’exemple des catastrophes environnementales en URSS.
Le cas de l’URSS, cependant, ne prouve rien, car il ne s’agissait pas d’un régime « socialiste » ou « communiste », mais d’une caricature bureaucratique de socialisme. La bureaucratie soviétique mettait ses intérêts propres – ses intérêts de caste privilégiée – au-dessus de tout le reste, y compris de l’environnement.
Nous avons analysé ailleurs le phénomène du stalinisme. Ici, il faut partir de l’une des grandes découvertes de Marx : le développement des forces productives constitue la force motrice de l’histoire de l’humanité. Un système économique et social qui entrave la croissance des forces productives est historiquement condamné. Ainsi, après avoir énormément développé les forces productives, le capitalisme est devenu un obstacle à leur croissance ultérieure. La crise économique actuelle, avec ses conséquences sociales catastrophiques, en est l’illustration évidente. Et oui, l’objectif d’une révolution socialiste est bien de libérer l’appareil productif de ses entraves actuelles (capitalistes), pour le développer de façon harmonieuse, dans le cadre d’une planification démocratique de l’économie. Ce faisant, les travailleurs au pouvoir mettront fin à l’exploitation de classe, une fois pour toutes.
Pour autant, les marxistes ne proposent pas de produire n’importe quoi et n’importe comment. Cela caractérise plutôt le capitalisme, d’ailleurs : la course aux profits ne se soucie pas plus de l’environnement que du bien-être des travailleurs. Une planification démocratique de l’économie aura pour objectif – et, surtout, aura les moyens – de concilier la modernisation de l’économie, l’amélioration du niveau de vie des peuples et le respect de l’environnement. Bien des secteurs de la production vont « décroître » ou disparaître, comme les armes, la publicité, les voitures individuelles et les pizzas à l’ananas. Quant à « l’obsolescence programmée », qui est à la fois du vol et du gaspillage, elle n’aura plus aucune raison d’être. Tous les efforts seront orientés vers la production de biens de qualité et durables – à tous les niveaux de l’économie, des infrastructures jusqu’aux biens de consommation.
Enfin, l’idée n’est pas de produire « toujours plus », indéfiniment : personne ne mangera quinze fois par jour ! Le développement de la productivité permettra surtout de réduire le temps de travail. Sous le capitalisme, lorsqu’un patron introduit de nouvelles machines, il peut licencier une partie de ses salariés et exploiter davantage les autres. Sous le socialisme, à l’inverse, les progrès technologiques permettront de libérer l’humanité des tâches productives les plus pénibles. La baisse graduelle du temps de travail donnera aux femmes et aux hommes le loisir de se cultiver, de suivre librement leur voie, leurs penchants et leurs passions. En retour, leur activité sociale enrichira la collectivité, sera « productive », mais n’aura plus le caractère pénible, contraint, que revêt le travail sous le capitalisme.
Le cas de l’URSS, cependant, ne prouve rien, car il ne s’agissait pas d’un régime « socialiste » ou « communiste », mais d’une caricature bureaucratique de socialisme. La bureaucratie soviétique mettait ses intérêts propres – ses intérêts de caste privilégiée – au-dessus de tout le reste, y compris de l’environnement.
Nous avons analysé ailleurs le phénomène du stalinisme. Ici, il faut partir de l’une des grandes découvertes de Marx : le développement des forces productives constitue la force motrice de l’histoire de l’humanité. Un système économique et social qui entrave la croissance des forces productives est historiquement condamné. Ainsi, après avoir énormément développé les forces productives, le capitalisme est devenu un obstacle à leur croissance ultérieure. La crise économique actuelle, avec ses conséquences sociales catastrophiques, en est l’illustration évidente. Et oui, l’objectif d’une révolution socialiste est bien de libérer l’appareil productif de ses entraves actuelles (capitalistes), pour le développer de façon harmonieuse, dans le cadre d’une planification démocratique de l’économie. Ce faisant, les travailleurs au pouvoir mettront fin à l’exploitation de classe, une fois pour toutes.
Pour autant, les marxistes ne proposent pas de produire n’importe quoi et n’importe comment. Cela caractérise plutôt le capitalisme, d’ailleurs : la course aux profits ne se soucie pas plus de l’environnement que du bien-être des travailleurs. Une planification démocratique de l’économie aura pour objectif – et, surtout, aura les moyens – de concilier la modernisation de l’économie, l’amélioration du niveau de vie des peuples et le respect de l’environnement. Bien des secteurs de la production vont « décroître » ou disparaître, comme les armes, la publicité, les voitures individuelles et les pizzas à l’ananas. Quant à « l’obsolescence programmée », qui est à la fois du vol et du gaspillage, elle n’aura plus aucune raison d’être. Tous les efforts seront orientés vers la production de biens de qualité et durables – à tous les niveaux de l’économie, des infrastructures jusqu’aux biens de consommation.
Enfin, l’idée n’est pas de produire « toujours plus », indéfiniment : personne ne mangera quinze fois par jour ! Le développement de la productivité permettra surtout de réduire le temps de travail. Sous le capitalisme, lorsqu’un patron introduit de nouvelles machines, il peut licencier une partie de ses salariés et exploiter davantage les autres. Sous le socialisme, à l’inverse, les progrès technologiques permettront de libérer l’humanité des tâches productives les plus pénibles. La baisse graduelle du temps de travail donnera aux femmes et aux hommes le loisir de se cultiver, de suivre librement leur voie, leurs penchants et leurs passions. En retour, leur activité sociale enrichira la collectivité, sera « productive », mais n’aura plus le caractère pénible, contraint, que revêt le travail sous le capitalisme.
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