Pour la 3 e année, depuis le déclenchement de la crise économique, il a été abondamment question de rigueur hier lors des débats préparatifs à l’élaboration du budget du conseil général de l’Isère. Le vice-président Christian Nucci a eu une petite phrase qui résume bien la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui les collectivités françaises pour construire leur budget 2011: « Il faut apprendre à faire mieux avec moins. » Car oui, pour la 3 e année consécutive depuis le début du déclenchement de la crise et l’explosion corollaire des dépenses sociales, le débat d’orientation budgétaire du conseil général de l’Isère a encore été placé hier sous le signe de la rigueur. José Arias (PCF) a dressé ce constat : « La demande sociale est en constante augmentation et l’État est bien loin d’avoir remboursé au centime près, comme il l’avait promis, le transfert de charges. Dans ce contexte, comment continuer à donner du sens politique à nos actions ? » a lancé l’élu qui craint que les départements - faute de moyens pour lancer d’autres projets - finissent par se transformer en simples guichets de prestations sociales.
« L’Isère n’est pas la seule impactée par la crise »
Du côté de l’opposition de droite, Michel Savin est arrivé avec des propositions pour rationaliser l’utilisation de l’argent public en Isère. Ce qui a fait sursauter le socialiste Erwann Binet : « Je ne voudrais pas que vous laissiez croire que ce budget est le résultat d’une catastrophe naturelle, il est le résultat des choix opérés par l’État ! Arrêtez avec vos mines de papier mâché et défendez plutôt les départements auprès de vos amis du gouvernement ! » Re-sursaut à droite et Michel Savin d’enchaîner : « Mais ouvrez les yeux, l’Isère n’est pas la seule impactée par la crise, l’État est lui aussi touché. Regardez la Grèce ou le Portugal ! Ne reportez pas toujours vos difficultés sur l’État ! » Son collègue Jean-Pierre Barbier a rajouté : « Le problème est mondial ! » Le communiste Daniel Rigaud leur a vivement répondu : « Elle a bon dos la crise, vous êtes de ceux qui ont soutenu les mesures qui rendent 70 % des Français mécontents ! » Pour clore ces échanges musclés, le président André Vallini - en bon socialiste quand même - a dit rectifier les choses sur la crise en citant Philippe Séguin et la Cour des comptes : « Les causes du déficit actuel de l’État sont pour un tiers imputables à la crise et pour deux tiers à la politique du gouvernement : bouclier fiscal, suppression des droits de succession. » Quoi qu’il en soit, les élus de la majorité l’ont annoncé hier : le budget du département sera serré en 2011 et des coupes sont à prévoir sur certains postes non prioritaires, comme la culture ou les aides à l’économie. par la rédaction du DL le 27/11/2010 à 05:27
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