Lors d’une audition récente devant le Conseil économique, social et environnemental, l’économiste Paul Boccara a présenté ses nouveaux travaux. Pour lui, la crise actuelle n’est pas qu’économique.
Une autre civilisation est en gestation. Entretien.
En quoi les luttes actuelles
sur les retraites ont-elles
une portée de civilisation ?
Paul Boccara. Elles ont une double dimension. L’une économique et sociale, concernant les besoins sociaux et une transformation de progrès du financement, à l’opposé de la «réforme» favorisant la domination des capitaux financiers. Mais il y a une seconde dimension, non économique, qui concerne la vie en société et la civilisation. On nous dit qu’avec l’allongement de l’espérance de vie, il faut travailler plus longtemps. On ne peut pas se contenter de répondre qu’il y a d’autres possibilités de financement. Il faut opposer à cela l’idée de profiter pleinement de l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé, en développant des activités sociales libres. Avec la productivité nouvelle, on peut réduire le temps de travail dans tous les moments de la vie, par l’accroissement du temps de formation avant de travailler, la réduction des horaires de travail et un allongement du temps de la retraite pour des activités sociales libres, culturelles, politiques associatives, qui se développent déjà. Ce changement du modèle culturel de la retraite participe à un autre type de société. Cela donne beaucoup plus de force aux luttes contribuant à une transformation de la civilisation.
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