Par Paul Ariès, directeur du Sarkophage, journal d’analyse politique (1), et Gabriel Amard, Président de la Communauté d’agglomération Les lacs de l’Essonne (2).
La crise sociale et écologique se conjuguent pour rendre plus que jamais nécessaire de nouvelles politiques de gestion des biens communs dans le but de satisfaire les besoins fondamentaux de chacun et de retisser du lien social dans un monde qui peine à faire société. C'est justement là le rôle premier du service public, qu'il soit local ou national. Le service public, auquel la population ne cesse de dire son attachement et dont le citoyen est autant usager qu'acteur, contribue en outre à revivifier l'implication populaire. C'est pourquoi nous croyons nécessaire mais aussi possible de marcher progressivement vers la gratuité des services publics locaux, préalable à la construction d'une gratuité pour les services publics nationaux.
La défense et l'extension de la sphère de la gratuité constituent le grand combat pour les prochaines décennies, parce qu'elle constitue une des valeurs fondamentales de la gauche, parce qu'elle est une façon de reprendre l'initiative sur la droite. La gratuité est nécessaire sur le plan social, environnemental, politique et même humain. En premier lieu, parce que dans le contexte actuel de l'effondrement environnemental et social et face aux limites de la planète qui nous obligent à redevenir des « partageux », la gratuité pose la grande question du choix politique : que produit-on ? Comment ? Pour qui ? Ce choix est élaboré en lien avec les besoins et les aspirations des citoyens:
On nous oppose que la gratuité a un coût. Cela nous oblige donc à faire des choix. C'est aussi une bonne raison pour rendre la parole à ceux qui en sont privés. Le passage vers une société de la gratuité n'ira pas sans un surcroit de démocratie, sans un approfondissement de la démocratie électorale certes, mais aussi sans l'invention de nouvelles formes de démocratie directe. Le choix de construire la gratuité des services publics locaux permet de faire de la politique autrement, de faire apparaitre les limites environnementales et les enjeux sociaux. Veut-on que le stationnement soit gratuit pour les voitures ou préfère-t-on que la cantine soit gratuite pour les enfants ? Cette révolution citoyenne que nous proposons est celle de la « gratuité du bon usage » face au renchérissement, voire à l'interdiction du mésusage, du gaspillage. Il n'y a pas de définition objective ou moraliste : le bon usage est ce que les citoyens en font. La définition est donc affaire de mœurs, de rapports de force, d'état des lieux......
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