Solidarité avec la
résistance grecque
Le Peuple grec est en situation de légitime défense. On
tente de lui imposer des politiques d'austérité insupportables. Les plans
successifs échafaudés à Bruxelles ou par le conseil européen et présentés à
intervalles de plus en plus réguliers comme le seul moyen de le « sauver » du
surendettement et de « sauver » l'euro, sont à chaque fois en échec. En se
soumettant toujours davantage au diktat des marchés financiers on ne traite pas
le malade. On le tue. Poursuivre dans cette voie est aussi insensé que
dangereux. L'austérité, fait mal aux peuples européens, elle frappe aussi
l'Europe de plein fouet.
Il faut un véritable plan de solidarité avec la Grèce.
C'est aussi la seule voie du salut pour l'euro et les partenaires européens
d'Athènes. La Banque Centrale Européenne (BCE) doit aider à relancer la
croissance et l'emploi en Grèce et partout ailleurs, en finançant - au taux
auquel elle prête aux banques à 1% voire moins -, les Etats et leurs services
publics, en leur permettant ainsi de sortir de leurs dépendances des marchés
financiers et de leurs taux d'intérêt usuraires.
Partout aujourd'hui la
croissance décline. Une nouvelle récession menace la zone euro. La démocratie
est piétinée. Des gouvernements non élus, comme celui d'Athènes, sont désignés,
des aréopages bureaucratiques dictent leur loi aux assemblées élues. Des
décisions autoritaires sont prises pour forcer les résistances populaires contre
l'écrasement des salaires et des protections sociales.
La construction
européenne ne survivra pas à cette fuite en avant. Les peuples en lutte contre
l'austérité ont raison. Ils ont besoin de toute notre solidarité.
Nous appuyons
l'idée avancée par des économistes, des acteurs du mouvement social et des
forces de gauche pour que, par le rachat de titres de dette publique à
l'émission, la BCE finance directement les Etats et leurs services publics. Ce
serait là le seul moyen de casser les ressorts de la spéculation contre les
dettes publiques.
Les différents partenaires de la zone euro doivent pouvoir
user du pouvoir de la BCE de créer de l'argent pour financer les immenses
besoins de notre temps (sociaux, écologiques, énergétiques, sanitaires etc) et répondre
enfin présent à la nécessaire solidarité européenne.
Elles ne sont pas
inflationnistes puisqu'elles impulsent une productivité supérieure et
écologique et des créations de richesses nouvelles dans toute la zone euro.
Le
Fonds Européen de Stabilité Financière mis en place par l'UE doit être
transformé en un fonds européen de développement social et écologique et dévoué
à cette optique. Et la recapitalisation des banques ou leur nationalisation
doit être conditionnée à une autre politique du crédit au service de ces
objectifs.
L'Europe est à un tournant. Elle ne peut sortir de la crise que si
elle s'émancipe de la dictature des marchés financiers et se rend capable d'une
promotion sociale, démocratique et écologique partagée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire