Par FRANÇOIS WENZ-DUMAS
D’abord par Jacques Chirac et sa «fracture sociale» de 1995. Puis puis par Nicolas Sarkozy qui se posait en 2007 en champion d’un peuple aspirant à «travailler plus pour gagner plus» face à une gauche «boboïsée» alliée aux bataillons de fonctionnaires arc-boutés sur leurs privilèges. Jusqu’à la fable du 1er mai, où Nicolas Sarkozy prétendait incarner une droite populaire défendant le «vrai travail» contre une gauche des élites et des assistés.
Notre sondage post-électoral réalisé par Viavoice pour Libération (1) remet les pendules à l’heure. «C’est l’échec de la tentative de Nicolas Sarkozy de fédérer les Français les plus modestes contre les élites», souligne François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. Révélateur: quand on interroge les Français sur les raisons du vote sanction contre Sarkozy, la première réponse est «il est le président des riches» (53%). Et s’il a été battu, la crise n’y est pour rien : «il ne peut s’en prendre qu’à lui-même», répond une majorité de personnes interrogées (53%).
Ce sont les jeunes, les ouvriers et les employés, tous ceux qui trouvent que «la vie est dure» pour eux et qui ne se sentent pas «pris en compte dans la société actuelle», qui ont très majoritairement voté pour François Hollande. Les «cadres et professions intellectuelles» aussi, objectera-t-on, et c’est cette alliance qui peut expliquer la victoire du candidat socialiste. Mais pour la première fois depuis longtemps, la gauche redevient majoritaire dans les couches populaires: 58% des employés et 68% des ouvriers ont voté Hollande.
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