Athènes, envoyé spécial. Les résultats, en Grèce,
donnent le parti Nouvelle Démocratie en tête, mais avec le score le plus
faible de son histoire. Le Pasok – social-démocrate – s’effondre. Les
néonazis font leur entrée au Parlement. La gauche, qui a toujours
combattu l’austérité et les politiques des mémorandums, progresse
fortement, et plus particulièrement Syriza, la coalition de gauche dont
la principale composante, Synaspismos, est membre du PGE. C’est un
signal fort que les électeurs ont envoyé aux partis. Seront-ils
entendus ?
Vendredi soir, lors du dernier meeting de campagne du Pasok, le parti
arrivé en tête des élections en octobre 2009, le leader, Evangelos
Venizelos, voulait y croire. Croire que son parti n’allait pas
s’effondrer, que les urnes ne sanctionneraient pas la politique menée
présentée comme « la seule » possible, croire, aussi, que l'élection de
François Hollande aurait des répercussions sur le Pasok – le PS et le
Pasok sont membres de l’Internationale socialiste. Il n’en fut rien.
Au soir du scrutin en Grèce,
il est évident que le parti social-démocrate grec s’est effondré. Alors
qu’il se partageait, depuis la chute des colonels, en 1974, le pouvoir
avec Nouvelle Démocratie (ND, droite), qu’ils recueillaient à eux deux
jusqu’à 80% des voix, ils peinent à atteindre 40%.
Dès vendredi soir, pourtant, quelques signaux donnaient la tendance.
« Oui, il y a malheureusement plus de journalistes que de militants sur
la place Syntagma », reconnaissait une candidate distribuant ses tracts.
A la question : « allez-vous voter pour le Pasok ? », une jeune femme
répondait : « Non, surtout pas ! Je suis là pour aider le député car il
est le père de mon ami ».
C’est effectivement la fin d’un système politique que les Grecs ont
demandé : celui des petits arrangements entre amis dont les élections et
les campagnes précédentes représentaient, en quelque sorte, le
concentré.
C’est surtout la fin de l’austérité appliquée depuis plus 2 ans et
demi qu’ils ont revendiquée. Depuis que la Grèce a pris connaissance de
la réalité des comptes publics en octobre 2009, qu’elle a subi les
attaques des marchés, et plus encore depuis qu’elle a fait appel à la
troïka (BCE, Commission, FMI) en mai 2010, les coupes budgétaires,
baisses des pensions, des salaires, des minimas sociaux, hausse des
impôts et des taxes, privatisation se multiplient. Tous les partis qui
se sont exprimés pour cette politique essuient une sérieuse déculottée :
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire