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Pour le président candidat, ils incarnent le mérite, l’effort et la
réussite patrimoniale. « Ils », ce sont ses proches amis du monde des
affaires, son réseau d’investisseurs, de PDG et de grandes fortunes :
Les Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Martin Bouygues, Jean-Luc
Lagardère et consorts. Cette « France du travail » qui « n’a pas à
s’excuser pour son patrimoine », selon les mots du Président. Retour sur
une oligarchie financière placée au cœur du quinquennat qui s’achève.« La France du travail n’a pas à s’excuser pour son patrimoine, pas à s’excuser pour ses efforts, pas à s’excuser pour son mérite. Ce qu’elle possède, elle l’a gagné », lance le candidat-président le 1er mai, lors du rassemblement de l’UMP place du Trocadéro à Paris. Nicolas Sarkozy semble avoir bien vite oublié d’où viennent les amitiés qu’il a liées avec le monde des affaires. Parmi les quatre grandes fortunes les plus proches du Président, et présentes à la soirée du Fouquet’s du 6 mai 2007, tous ont hérité de groupes industriels ou d’entreprises fondés par leur géniteur. Les empires Bouygues – dans le BTP, la téléphonie mobile, sans oublier TF1 – et Lagardère – Groupe Lagardère et Hachette, participation dans EADS – étaient déjà bien en place lorsque Martin et Jean-Luc en ont pris la tête.
Le premier, Martin Bouygues, est le parrain de l’un des fils du Président et a été témoin de son mariage avec Cécilia Attias. Le second, Jean-Luc Lagardère, considère Nicolas Sarkozy comme un « frère ». Bernard Arnault, désormais 1re fortune française, a également été témoin de mariage, et Vincent Bolloré, 10e fortune française, avait prêté son yacht à la nouvelle famille présidentielle. Si Bernard Arnault et Vincent Bolloré ont su réorienter et développer les affaires familiales, c’est en partie grâce à Antoine Bernheim, ancien associé-gérant de la banque Lazard, qui les a appuyés financièrement.
Des parrains si méritants
Antoine Bernheim, véritable « tuteur » de Nicolas Sarkozy dans le monde des affaires. Il a soutenu le futur chef de l’UMP pendant sa traversée du désert, après l’élimination d’Édouard Balladur au 1er tour de l’élection présidentielle de 1995. « Au fil des dîners et des réceptions plus ou moins mondaines, les amis de Bernheim deviennent aussi ceux de Nicolas Sarkozy », raconte le journaliste Frédéric Charpier [1]. Antoine Bernheim était, en 2011, l’un des administrateurs français les mieux rémunérés – près de 700 000 euros par an [2] – grâce à ses six mandats au sein du groupe Bolloré, de Ciment français, du fonds d’investissement Eurazeo (qui détient 25 % des parts d’Ipsos), d’Havas et de LVMH (Bernard Arnault). Cela ouvre bien des portes.
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