Alors que François Hollande et Nicolas Sarkozy célébraient en grande pompe mardi matin le
souvenir de la fin de la seconde guerre mondiale, certains commémorent
aussi en ce 8-Mai une des pages noires du colonialisme français. "Il
y a soixante-sept ans, le jour de la capitulation de l’Allemagne, une
répression sauvage menée par l’armée française s’abat sur une partie de
la population algérienne", rappelle ainsi le Bondy Blog.
A Sétif, petite ville des hauts plateaux algériens, l'armée française
réprime dans le sang une manifestation des partis nationalistes.
Combien de personnes furent tuées ce 8 mai ? La mémoire officielle
française en a perdu la trace. Les historiens parlent de 8 000 à 15 000
morts ; les autorités algériennes de 45 000 victimes. Les services
secrets américains évoquaient, eux, 17 000 morts et 20 000 blessés. Seul
est connu aujourd'hui avec certitude le nombre de morts côté européen :
86 civils et 16 militaires. "Peu importe la guerre des chiffres, même a minima, c’est un bain de sang", tranche le blogueur, qui est parti en quête de témoignages de ces massacres de Sétif.
"Nombre d’Algériens voient Sétif comme le point de non-retour, la première marche vers la libération du pays",
explique le Bondy Blog. Célébré chaque année en Algérie, l'événement
tragique est invariablement passé sous silence dans l'espace public
français. En 2005 pourtant, par la voix de son ambassadeur en Algérie,
la France avait qualifié de "tragédie inexcusable" l'épisode sanglant. Le film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, sorti en 2010, avait relancé le débat sur ce silence de l'Etat français.
Voir documentaire INA
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