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Une vaste étude sur les risques sanitaires des nanotechnologies vient
d’être lancée en Allemagne. Elle sera menée, entre autres, par le géant
de la chimie BASF, leader dans la fabrication de « nanomatériaux »… De
quoi sérieusement douter de l’impartialité des résultats.
Pourrait-on confier une étude sur les méfaits du Mediator aux
laboratoires Servier ? Ou une étude sur le risque nucléaire à Areva, ou
sur les cancers de l’amiante au secteur du BTP ? C’est pourtant ce que
vient de proposer le gouvernement allemand. Le 15 mai, il a annoncé le
lancement d’une étude sur les dangers pour la santé humaine des
nanoparticules, notamment sur les effets à long terme sur les poumons.
La réalisation de cette recherche a été confiée à BASF, multinationale
allemande, leader mondial de la chimie, et... grand producteur de
nanoparticules (et d’OGM).
BASF réalise 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires chaque année
sur la vente de produits basés sur les nanotechnologies, dans
l’électronique, les additifs pour béton, les équipements médicaux, les
peintures et revêtements… Comme ceux de la marque « mincor™ » utilisés
dans l’industrie textile, automobile et la construction : ce revêtement
de surface de nanoparticules devient, en séchant, hydrofuge, et permet
que les surfaces « restent propres plus longtemps ».
Lésions de l’ADN
Menée en partenariat avec le ministère de l’Environnement et de la
Sécurité nucléaire (BMU) et l’Institut de la santé et de la sécurité au
travail (BAuA), cette étude doit durer quatre ans – pour un budget de
5 millions d’euros.
« Il n’existe aucune autre étude comparable de cette ampleur sur les effets des nanomatériaux », a souligné Andreas Kreimeyer, responsable de la recherche chez BASF. Des recherches
ont cependant déjà montré les effets des nanoparticules sur l’ADN, et
leur capacité à briser la barrière hémato-encéphalique qui protège notre
cerveau. Ou les effets « similaires à ceux de l’amiante » des nanotubes
de carbone – matériau ultrarésistant utilisé dans l’industrie –, qui
provoquent des lésions de l’ADN et la formation d’aberrations
chromosomiques.
« Avec ce projet, nous allons faire une avancée majeure dans la protection de la santé et l’environnement », se réjouit la présidente du BAuA. « Les résultats rendront possible l’estimation du risque et permettront de fixer des valeurs limites. » BASF sera donc en première ligne pour fixer les valeurs limites
légales, pour son activité et celle de ses concurrents !
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