Cuba, son peuple et sa Révolution nous obligent, à nous tout particulièrement en tant que communistes, car il ne s’agit pas uniquement d’une cause juste, mais pour nous de montrer qu’un projet révolutionnaire n’est pas uniquement un idéal mais aussi une réalité, c’est l’exemple qu’un autre monde est possible, que le capitalisme n’est pas une fatalité ou la fin de l’histoire. Cuba c’est la preuve qu’un peuple est capable de construire une société socialiste émancipée de la domination du capital.
C’est dans cette logique que Fabien Roussel s’est rendu à Cuba en décembre dernier, et que lors du 39e congrès nous avons décidé d’une grande campagne de solidarité politique et matérielle avec Cuba, lancée à la Fête de l’Humanité.
Ainsi, une délégation était présente, jeudi 16 et vendredi 17 novembre, au Parlement européen pour le « tribunal contre le blocus » convoqué par plusieurs organisations de juristes européens et étatsuniens, en compagnie de mouvements de solidarité, syndicaux, politiques et associatifs de toute l’Europe, mais aussi avec des témoins, juristes, chefs d’entreprises.
Charlotte Balavoine (à droite sur la photo) est intervenue en commençant par transmettre les salutations fraternelles de Fabien Roussel en tant que secrétaire national du PCF et d’André Chassaigne en tant que président du groupe d’amitié avec Cuba à l’Assemblée nationale française. Elle y a rappelé la place historique du PCF dans la lutte aux côtés du peuple cubain. Son intervention a été saluée par plusieurs participant·es, notamment pour son caractère concret, aussi bien sur les aspects (il)légaux du blocus, ainsi que sur les mesures que propose le PCF.
Le Blocus
Aujourd’hui, les États-Unis continuent de classer Cuba dans la liste des États soutenant le terrorisme ; cette décision était intervenue lorsque le pays a accueilli le processus de paix colombien et a refusé l’extradition des dirigeants de l’ELN (l’armée de libération nationale), demandée par l’ancien président de la Colombie, et alors que cela aurait été en contradiction avec le droit international. Or, aujourd’hui, le processus de paix avec l’ELN a été conclu et le gouvernement colombien actuel lui-même n’a de cesse de demander le retrait de Cuba de cette liste. Il n’y a donc plus aucune justification aujourd’hui, qu’elle soit légale ou illégale, pour maintenir Cuba sur cette liste.
La population est asphyxiée, privée de produits de première nécessité, des enfants atteints de cancer sont sans accès aux médicaments nécessaires, vitaux. Lors de la crise du Covid, Cuba ne pouvait se procurer des appareils de ventilation ou d’oxygène car l’usine de fabrication à Cuba ne pouvait plus produire, faute de pièces.
Quant aux conséquences extraterritoriales, elles ont un impact jusqu’en Europe. Par exemple, la mise en œuvre des 243 mesures par Trump et l’activation du chapitre IV de la loi Helms-Burton empêchent les pays européens d’avoir des relations commerciales et politiques normales avec Cuba. Cette politique a abouti à des amendes titanesques de 11 milliards d’euros pour 38 banques européennes. Le blocus porte ainsi atteinte au droit souverain du peuple cubain, mais c’est aussi une question de souveraineté pour nos pays et notamment la France.
Le verdict est ainsi rendu : les États-Unis pénalisent les entreprises et les banques européennes dont plusieurs ont été victimes de sanctions illégales de la part des USA. Ils violent les décrets et la législation internationale, la charte de l’ONU (où Cuba avait reçu le soutien de 187 pays lors du récent vote de l’Assemblée générale), le droit humanitaire. Ce blocus est un crime contre l’humanité. Les États-Unis devront payer des dommages et intérêts à Cuba, au peuple cubain, et aux entreprises.
Même si ce tribunal (et donc le verdict) est symbolique, il a une portée médiatique alors même que la majorité des peuples européens ignorent la réalité et l’existence même du blocus.
Charlotte Balavoine et Rachel Ramadour
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