La chronique de Pierre Ivorra
Hors taxes publiques, la formation des prix des carburants est de plus en plus opaque et complexe. En février dernier, le cours de référence Opep (l’Organisation des pays producteurs de pétrole) était de 100 dollars le baril de 159 litres, ce qui donnait le litre à 0,629 dollar, soit environ 0,46 euro. Ce prix de référence est déterminé à partir d’un panier de bruts produits par les membres de l’organisation allant du Sahara Blend algérien au Merey vénézuélien. Cependant, au fil des années, le prix du Brent, le pétrole de la mer du Nord, s’est imposé comme la référence mondiale bien que ses volumes échangés soient très en deçà de ceux de l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, le Brent serait utilisé pour fixer les deux tiers des pétroles bruts vendus dans le monde. Qu’exprime cette évolution ? D’abord cette réalité : les livraisons de l’Opep ne représentent que 36 % de la production mondiale. Ensuite et surtout, il y a là l’un des effets de la prise de pouvoir de la fi nance sur l’activité physique et du rôle grandissant des marchés à terme, notamment celui de Londres, dans le domaine des matières premières. Comme nous l’avons déjà fait remarquer dans nos colonnes, ces marchés sont très spéculatifs. Pour se protéger des évolutions de cours ou de taux de change, les intervenants achètent et vendent du pétrole virtuel dans des quantités bien plus importantes que le pétrole réel sortant effectivement des puits. Aussi, dans des situations où la demande est supérieure à l’offre, la spéculation fait gonfler les cours comme un soufflé.
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