"La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût"
J’aime beaucoup Louis Aragon. Non seulement la figure d’intellectuel engagé, de fondateur des Lettres Françaises, de poète populaire ou de résistant, mais aussi le romancier, celui d’Aurélien, notamment. Les élus communistes ont plusieurs fois demandé que la Ville détermine une rue ou une place qui porte son nom. En 2004, puis en 2009. Car aussi étrange que cela puisse paraître, quand on sait l’importance de Paris dans son œuvre (ainsi Le Paysan de Paris, Les beaux quartiers, et – encore une fois – Aurélien), Louis Aragon n’était pas inscrit dans la toponymie de la capitale. Aujourd’hui, vingt-neuf ans après sa mort, cette absence prend fin. La commission de dénomination a en effet choisi l’extrémité nord-ouest de l’Île Saint-Louis (quand le quai de Bourbon fait un coude) pour future place Louis Aragon. Juste sous les fenêtres d’Aurélien si l’on veut. Un juste retour des choses.
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