Nicolas Sarkozy fut le premier chef d'Etat étranger à se rendre au Japon depuis le tremblement de terre du 11 mars dernier, pour y célébrer la solidité de la filière nucléaire. Faut-il s'en réjouir ?
Sur place, le Monarque français a joué à l'autruche. Sans surprise, il expliqua à la communauté française du Japon qu'il n'y avait aucun problème de contamination radioactive à Tokyo. Au premier ministre japonais, il lâche une proposition sans conséquence ni intérêt : la création de normes internationales de sûreté nucléaire. Comme si la catastrophe de Fukushima provenait d'un manque de normes. A Tokyo, Sarkozy prit quelques minutes pour s'adresser à la communauté française expatriée au Japon.
« Aujourd'hui même, alors que l'ampleur de la catastrophe se dévoile peu à peu, un nouveau danger menace, le danger de l'accident nucléaire. » Notez le terme employé : le tsunami fut une catastrophe. Mais l'explosion puis les fuites incontrôlées de radioactivité à Fukushima ne sont qu'un « accident».
« Tous, je dis tous, s'accordent à dire que dans la situation actuelle, résider à Tokyo ne constitue pas un danger réel pour la santé des population. Bien entendu, nous maintenons notre vigilance, en accord avec les autorités japonaises. Et nous vous alerterons s'il existe un risque. Je vous dois la transparence. » Vraiment ?
Sarkozy précise : « la vie doit reprendre son cours mais nous devons aussi prendre en compte ce qui s'est passé et en tirer tous les enseignements. La situation de Fukushima suscite de très nombreux débats. » Mais, précise-t-il, « l'heure n'est pas aux polémiques, elle n'est pas aux anathèmes, l'heure n'est pas aux choix précipités, qui ne marquent qu'une seule chose, le manque de sang-froid. Dans ces situations, il faut faire preuve de sang-froid.» L'homme qui parle ainsi n'a cessé d'instrumentaliser les faits divers les plus sordides et les plus anecdotiques pour créer toutes sortes de lois inutiles et mal ficelées en matière de lutte contre la délinquance. Et voici qu'un accident, une catastrophe nucléaire ne mériterait ... aucun débat.
On croit rêver. Sarkozy s'obstine sur cette ligne de défense depuis 3 semaines. Et Sarkozy sort l'argument économique, incroyable en ces temps de catastrophe : « Pour la France, le nucléaire civil est un élément essentiel de son indépendance énergétique et de la lutte contre les gaz à effet de serre.»
Il annonce ainsi qu'il veut réunir les autorités nucléaires des Etats du G20, « à Paris », pour définir une norme internationale en matière nucléaire. « Il est absolument anormal que ces normes de sûreté internationale n'existent pas ».
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Andrée OGER Conseillère générale communiste de Saint André de l'Eure
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