Le rapport provisoire sur les gaz et huiles de schiste commandé par Éric Besson et Nathalie Kosciusko-Morizet à deux ingénieurs des Mines et deux ingénieurs des Ponts et des Eaux et Forêts est formel : « Dans deux ou trois ans, l'expérience acquise, aussi bien dans notre pays qu'en Europe et en Amérique du Nord, permettra de prendre des décisions rationnelles sur l'opportunité d'une exploitation de gaz et huiles de roche-mère en France ». Le nouvel eldorado mérite bien un tel exercice de rationalité : le bassin parisien devrait renfermer d'importants gisements d'huile de schiste (100 millions de m3 techniquement exploitables) et le sud de la France du gaz de schiste (500 milliards de m3).
Au moment où les collectivités locales ont de moins en moins de ressources de l'État et sont parfois mises en faillite par leurs emprunts à taux excessifs sur les marchés, ce même rapport préconise « une révision de la fiscalité pétrolière de sorte que les collectivités locales trouvent un intérêt à une exploitation d'hydrocarbures sur leur territoire ». De quoi espérer acheter et faire taire des élus très mobilisés pour la sauvegarde écologique de leur territoire.
Les «experts» français ont malheureusement été devancés par un rapport publié quelques jours avant par la Commission de l'Énergie et du Commerce de la Chambre des Représentants des États-Unis. On y apprend que cette technologie a nécessité entre 2005 et 2009 l'utilisation de plus de 2.500 produits chimiques dont des substances cancérigènes et polluantes (benzène, toluène, xylène, éthylbenzène, regroupés sous le sigle BTEX, ou encore le 2-butoxyéthanol dit Butylglycol qui peut détruire les globules rouges et attaquer la moelle osseuse). Quatorze millions de litres ont été utilisés sur la période à cette fin.
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