Le ministre de la culture vient de procéder à l’éviction d’Olivier Py de la direction du théâtre de l’Odéon, contre l’avis du conseil d’administration de ce théâtre national, au mépris de tous les usages professionnels, et sans qu’aucun grief puisse être retenu à son encontre. Un an avant la fin d’un mandat que chacun s’accorde à considérer comme exemplaire, ce « fait du prince » révèle l’atmosphère de fin de règne que l’on respire dans les allées du pouvoir.
En quatre ans Olivier Py, tout en développant son œuvre personnelle, a toujours veillé à l’ouverture aux jeunes artistes, au renouvellement des publics, à sa mission de pédagogie et au renouvellement des formes d’appropriation de la création par tous. Ajoutons qu’il n’avait pas la langue dans sa poche ! Motif qui nous paraît au moins aussi sérieux que son inimitié supposée avec l’actuel ministre.Ce limogeage inattendu, contre l’avis des membres du Conseil d’administration du Théâtre national de l’Odéon, vient à la suite d’autres mesures comme la nomination surprise de Macha Makeiff au Théâtre de la Criée de Marseille, alors que Catherine Marnas s’était vu promettre ce poste, ou la nomination surprise, annulée depuis, d’une directrice surnuméraire au Théâtre national de Chaillot...
Nous assistons à un étonnant parallèle : la montée de l’arbitraire va de pair avec le désengagement de l’état. Plus le ministère de la culture se désengage de ses missions, plus il se livre à l’arbitraire des nominations dans l’opacité. En réalité, sa mission première est d'opposer les professionnels de la culture entre eux !Il est urgent de refonder une politique culturelle qui articule le soutien sans faille à la création avec le souci permanent de son partage par tous, une politique de la culture où la démocratie et la transparence iraient de pair avec l’affirmation de la responsabilité publique. Le Parti communiste français, au sein du Front de Gauche, s’y emploie.
Alain Hayot, Responsable des questions de Culture pour le PCF
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