par Patrick Le Hyaric
On n’a sans doute pas fini de ressentir les secousses dévastatrices de l’onde de choc provoquée par l’ignoble attitude de M. Jérôme Cahuzac.
Cette affaire survient dans un climat général de putréfaction de la vie
publique, où s’entremêlent dans de graves soupçons les noms de
MM. Strauss-Kahn, Sarkozy, Tapie, Woerth, Guérini, de Mmes Bettencourt,
Lagarde et d’autres encore, l’action politique est minée par un discrédit rampant dont il devient urgent de tirer toutes les conséquences. Le dégoût gagne nos concitoyens. Notre république a besoin d’un grand nettoyage.
Voici qu’un ministre chargé de traquer les délinquants fiscaux était
lui-même un hyperfraudeur! Se réclamer des valeurs de la gauche et
ouvrir un ou des comptes dans des paradis fiscaux révèle déjà une
moralité politique plus que douteuse. Mais accepter d’avoir été nommé
par la droite président de la commission des Finances de l’Assemblée
nationale, puis par François Hollande ministre du Budget, relève de
l’injure faite à la nation. Et qui peut certifier aujourd’hui que les
premiers aveux aux juges ne dissimulent rien d’autre d’encore plus
grave? D’où lui vient tout cet argent? Au-delà de la morale et de
l’honnêteté d’un individu, c’est bien le système de l’argent roi, érigé
en table de la loi de la réussite, de la compétitivité ou de la
concurrence, qui permet l’évasion fiscale, les paradis fiscaux, les
spéculations en tout genre. Le capitalisme corrompt les décideurs pour mieux se mettre à l’abri des foudres des peuples
qui n’en peuvent plus de subir l’austérité, le chômage et la pauvreté
qui galope en silence. Et des décideurs pour qui, comme M. Cahuzac,
la
lutte des classes n’existe pas, se laissent corrompre.
En ce sens, la politique politicienne qui se développe depuis plusieurs
heures sur les écrans de télévision et le chahut parlementaire d’hier
sont une offense au monde du travail, des retraités et de la création,
dont le quotidien n’est fait que de souffrances sociales. Les mêmes bretteurs au portefeuille bien garni chassent ensemble et en meute les petites retraites,
les allocations familiales, augmentent la TVA, sacrifient les services
publics et veulent imposer, en ce moment même, une loi étouffée par
cette affaire, qui offrirait le choix entre la baisse de son salaire et
un emploi précaire. Toutes les élites qui ravalent désormais toute
contestation au rang de populisme, mesurent-elles bien ce qu’elles sont
en train de produire?
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