Alors qu'un Comité central d'entreprise doit être tenu ce
jeudi à Paris pour entériner la mort des hauts fourneaux de Florange,
les élus du personnel dénoncent "l'erreur" du projet industriel
d'ArcelorMittal et demande au gouvernement de "revoir sa copie".
Adjurant le gouvernement de "revoir sa copie", Philippe Verbeke,
délégué CGT, a mis en avant "le rapport explosif de Secafi qui invalide
totalement le projet". "La filière liquide peut redémarrer dès
aujourd'hui par rapport à la situation du marché", a-t-il souligné,
jugeant que cela n'avait "aucun sens de rester dans un schéma comme
celui-là". Pour le syndicaliste, le gouvernement "a pu se tromper parce
qu'il n'avait pas tous les éléments en mains mais si on laisse filer
très rapidement ce sera irréversible".
"La balle est dans le camp des politiques" affirme la CGT
Même son de cloche pour son homologue de la CFDT, Jean-Marc Vécrin,
qui dit toujours croire "à une possibilité de redémarrer avec de l'acier
propre, avec le projet européen Ulcos" de captage et d'enfouissement
de CO2. "La balle est dans le camp des politiques", selon lui. Le
délégué s'attend à une reprise d'activité, sur Dunkerque et Fos
(Bouches-du-Rhône), mais "on est déjà tellement limite qu'on va devoir
importer des brames" (matière première pour la fabrication de tôles,
ndlr). "Pour Mittal le problème est structurel; pour nous il est
conjoncturel. (...) Cela fait 24 mois qu'on dit que la stratégie n'est
pas bonne", a-t-il ajouté.
"Une mise sous cocon, c'est un arrêt définitif", souligne FO
Dans son rapport, le cabinet Secafi
estimait que l'arrêt de la filière liquide à Florange allait "aboutir à
un déficit de capacité du groupe". "Le rapport Secafi est clair :
Mittal se coupe de sa capacité de production en France et en Europe", a
insisté Jean-Marc Vécrin. Plus résigné, Norbert Cima (FO) a estimé que
les salariés avaient "été trahis par le gouvernement en place".
"Aujourd'hui nous allons acter la fin de la sidérurgie lorraine et ses
conséquences sur toute la vallée de la Fensch", a-t-il déclaré. "Une
mise sous cocon, c'est un arrêt définitif. On ne pourra plus
redémarrer", a-t-il aussi dit en indiquant que l'atmosphère à Florange
était "triste".
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