Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, en appelle à « tous les citoyens, toutes celles et ceux qui veulent le changement ». Pour sortir d'une « crise démocratique » qui « ne date pas de l'affaire Cahuzac », la question d'un « changement de cap politique » est posée : « c'est l’objet de la marche citoyenne du 5 mai contre l'austérité et la finance et pour la VIe République ».
Oui, il faut de la transparence
dans la vie politique, dans les pratiques politiques, chez les élus du
peuple. C'est une nécessité démocratique. Mais les opérations de
communication consistant pour certains à déballer leurs patrimoines, ce
n'est pas de la transparence, et cela peut aussi provoquer la nausée. Et
surtout, est-ce bien le fond du problème ?
La crise politique ne date pas de l'affaire Cahuzac. Avant ce
scandale, le Président de la République et le gouvernement n'avait déjà
plus la confiance des Français. L’espoir du changement, après dix années
de droite, a cédé la place à la déception, puis à l'exaspération, et
aujourd'hui au dégoût. Et tandis que l’électorat de gauche, les couches
populaires sont désemparés, se sentent abandonnés, la droite se mobilise
et se radicalise. L’extrême droite entend bien s’emparer du désespoir
pour dévoyer la colère populaire.
Ce n’est donc pas seulement d’un « choc de moralisation » dont la
France a besoin. Les révélations des vertigineuses évasions fiscales
organisées par les banques, par des dirigeants d'entreprises et des
personnalités politiques vers les paradis fiscaux ne sont pas seulement
le fait de la dérive personnelle hautement condamnable du ministre
Cahuzac, mais bel et bien de l'emprise des logiques de l'argent, de la
finance sur la vie sociale, économique et politique de notre pays. Et si
ces révélations démontrent une fois de plus l’intrication des milieux
affairistes et d’une certaine caste politique, cela n’a rien à voir avec
le « tous pourris ».
Aujourd’hui, des parlementaires livrent un beau combat, comme cela
vient d'être le cas tout au long de la semaine dernière à l’Assemblée
nationale, pour dénoncer le contenu du projet de loi de flexibilisation
de l'emploi. Au Sénat, contre la pression du ministre Valls qui ne
voulait pas en entendre parler, il s’est trouvé une majorité pour voter
la loi d'amnistie sociale. Les 450 000 élus locaux sont bénévoles pour
la plupart et issus du monde du travail. Malgré les contraintes imposées
par les politiques d'austérité décidées en France et en Europe,
beaucoup consacrent du temps à des politiques audacieuses et courageuses
dans les collectivités locales pour combattre les inégalités et faire
vivre la solidarité.
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