Par Patrick Le Hyaric
La marche unitaire et citoyenne du 5 mai
permet à toutes celles et ceux qui, il y a un an, ont voulu le
changement à gauche, de se faire entendre contre la finance et pour
proclamer « l’humain d’abord ».
En effet, désormais, c’est le peuple en
entier qui va de plus en plus souffrir de l’austérité. Elle est une
implacable vis sans fin, serrée à contre-courant de la raison et de
l’intérêt général par le vorace appétit des ogres de la finance. Selon
eux, après l’austérité, c’est encore et toujours l’austérité. Ainsi, en
vertu des règlements européens et du dernier traité, notre pays comme
les autres, doit présenter sa « trajectoire » de correction budgétaire.
Dit autrement : informer la commission de Bruxelles des nouvelles coupes
à faire dans les services publics, dans les prestations sociales.
Répondant du tac au tac, le ministre de
l’économie a pu les rassurer en leur promettant 14 milliards d’euros de
diminution dans les dépenses publiques et à nouveau 6 milliards d’euros
de nouvelles augmentations d’impôts. Ceci doit se faire, paraît-il, au
nom du respect des critères maastritchiens de réduction des déficits
publics. Mais, cela fait quatre ou cinq plans de serrage de vis et après
chacun d’eux, on nous annonce que le déficit augmente. Facile à
comprendre ! Plus on réduit l’activité et plus le chômage augmente, plus
on a de dépenses sociales dues au sous-emploi et moins on a de
recettes fiscales. C’est ce qui se passe aussi en Espagne, au Portugal,
en Grèce, à Chypre. De fait, notre pays et l’Union européenne rentrent
en récession. Il faut donc d’urgence arrêter cela en prenant des mesures
de relance de l’activité en France et en Europe comme le réclament les
organisations syndicales et des personnalités de plus en plus
nombreuses, venues d’horizons très divers. Notre pays doit se faire le
champion de ce changement de cap, le dire haut et fort au monde de la
finance, aux autorités européennes et aux dirigeants allemands. La zone
euro n’a pas vocation à être une zone mark déguisée, au seul service des
intérêts égoïstes des capitalistes d’outre-Rhin ! Le véritable naufrage
économique et social en cours, doublé de l’approfondissement d’une
fracture politique, démocratique, sociale à l’œuvre, peut conduire au
pire. C’est donc une grande œuvre de salubrité publique que de faire de
la journée du 5 mai l’amorce d’un grand mouvement unitaire, citoyen,
dynamique, porteur d’espérances.
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