A la veille de la Conférence sociale organisée par le
gouvernement avec les organisations patronales et syndicales, les 7 et 8
juillet, le Premier ministre Manuel Valls vient d’annoncer publiquement son
choix de ne plus parler des sujets qui fâchent le patronat. Ce choix confirme
plus que jamais le sens politique des mesures qui impacteront la vie des
salariés de ce pays.
Le patronat uni comme jamais veut imposer son modèle social
où les questions précisément sociales disparaissent tout simplement du paysage.
La moindre avancée dans ce domaine est vécue par le patronat comme une entrave
au développement économique des entreprises.
Ainsi, très concrètement, le gouvernement donne raison au
patronat qui ne veut plus entendre
parler de la reconnaissance de la pénibilité et de la responsabilité qu’il
porte dans ce volet. Dans cette même logique, les dispositions sur le temps
partiel, pourtant assortis de nombreuses dérogations, sont encore affaiblies.
Le Premier ministre fait le choix de préempter la future négociation relative
aux Institutions Représentatives du Personnel, en répondant à la revendication
du patronat de relever les seuils sociaux. Rappelons que ces seuils sont
déterminants pour la représentation collective et les droits des salariés.
Enfin, le Premier ministre reprend une vieille revendication patronale en
annonçant un chantier de simplification du Code du Travail.
Ainsi l’engagement et la signature du patronat concernant
les très maigres concessions accordées lors des différents Accords Nationaux
Interprofessionnels, deviennent un point de détail qu’il n’est pas nécessaire
de respecter.
Alors que les exigences sociales des salariés, des
demandeurs d’emploi et des retraités sont extrêmement fortes dans notre pays,
le gouvernement choisi son camp : celui du patronat qui ne veut rien lâcher sur
le terrain des revendications que le syndicalisme et la CGT défendent.
Par ailleurs, la CGT est fortement préoccupée par ces
dernières annonces. Elles entendent cantonner le syndicalisme tout entier dans
un rôle de figuration, particulièrement méprisant, pour l’exercice de la
démocratie sociale.
C’est dans ces conditions que la CGT s’adresse, ce jour, au
président de la République à travers une lettre ouverte en exigeant la
clarification que ces déclarations appellent.
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