Par Patrick Apel-Muller
Les révélations de l’Humanité sur les comptes de Radiall
démasquent le vrai fardeau qui entrave l’emploi, le parasitisme du capital.
« Nous avons peur des députés, nous avons peur de
l’Assemblée nationale, qui, je crois, n’a toujours pas compris que seule
l’entreprise crée de l’emploi et de la richesse. » Pierre Gattaz n’aime pas le
peuple, surtout quand il s’exprime, fût-ce par délégation. L’amorce d’une
coagulation entre députés du Front de gauche, EELV et socialistes indignés par
le libéralisme professé par le duo Hollande-Valls suscite des frissons dans les
couloirs du Medef. Ces grands patrons ont tellement à perdre ! Prenons leur
président... Il incarne parfaitement le brigandage politique et financier
auquel vient de se livrer le parti des oligarques. Il touche 2 millions de
l’État ? Il verse 2,8 millions aux actionnaires, des dividendes qui ont presque
doublé en quatre ans. Il hurle contre les taxes, prétendument meurtrières pour
les entreprises, et réclame leur abolition ? Il ne paie que 200 000 euros
d’impôts en France, ayant utilisé toute la gamme malsaine qui permet aux malins
de la finance « d’optimiser » leur fiscalité ! À peine les pontes du patronat
ont-ils obtenu un report de la retraite des salariés, qu’ils remettent en cause
la petite contrepartie du compte pénibilité. La parole du Medef ne résiste
jamais à sa cupidité.
Les révélations de l’Humanité sur les comptes de Radiall
démasquent le vrai fardeau qui entrave l’emploi, le parasitisme du capital. Non
content d’accaparer la richesse créée par les salariés, il pille les fonds
publics pour constituer des rentes personnelles. Cachés derrière les vrais
efforts des artisans et des petits patrons, les ténors du CAC 40 mettent l’État
en coupe réglée, avec l’assistance aussi bien de la droite libérale que du
petit cénacle qui entoure l’Élysée et Matignon. Plus M. Gattaz est servi, plus
il a de l’appétit. À force de passer les plats, le gouvernement, par la voix de
M. Hamon, se contente de trouver cela « fatigant ». À force de passer les
plats, les bras se font lourds, semblet-il... Le président du Medef menace de
boycotter la prochaine conférence sociale. Les précédents épisodes ne font
guère regretter l’éventuelle suppression du prochain.Lire l'article suivant du Nouvel obs
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