Par Nordine Idir, Secrétaire du MJCF
A la veille de l'ouverture de la conférence sociale 2014, Nordine Idir, secrétaire général du mouvement des Jeunes communistes de France (MJCF), interpelle François Hollande : « il est difficile de trouver la réponse à nos besoins » dans les mesures envisagées, et regrette que les organisations de jeunesse ne soient pas conviées à la discussion.
A la veille de l'ouverture de la conférence sociale 2014, Nordine Idir, secrétaire général du mouvement des Jeunes communistes de France (MJCF), interpelle François Hollande : « il est difficile de trouver la réponse à nos besoins » dans les mesures envisagées, et regrette que les organisations de jeunesse ne soient pas conviées à la discussion.
M. le Président, alors que s’ouvre lundi 7 juillet la
conférence sociale qui devrait annoncer de nouvelles « réformes » pour notre
pays, nous nous permettons ce petit rappel. Ce nous, c’est cette jeunesse dont
vous avez déclaré qu’elle vivrait mieux en 2017 qu’en 2012, cette jeunesse sur
le sort de laquelle vous vouliez être jugé. Plus qu’un bilan pourtant
accablant, c’est un climat, des choix politiques régressifs qu’il faut
interroger et qui menacent l’avenir de notre génération.
Pierre Gattaz, président du Medef, se prend les pieds dans
ses justifications, après les révélations de l'Humanité sur les pratiques
fiscales de son entreprise, et continue de réclamer toujours moins de
solidarité. Il est une menace pour l’avenir de notre génération, lui qui
visiblement ne comprends pas que l’impôt, c’est de l’argent public.
Tous les voyants sont au rouge, comme le montrent les
différents rapports et études. A l’école et au travail, les inégalités et les
injustices sont criantes au point de plonger 20% d’entre nous dans la pauvreté.
En ces temps de Coupe du monde de football, j’ose même une
comparaison sportive. Les jeunes sont hors jeu de cette société.
Hors du droit commun et de l’emploi stable puisque nous
sommes condamnés à vivre de dispositifs particuliers, vivotant de
demi-salaires.
Hors des institutions puisque nous sommes éparpillés entre
des dizaines de dispositifs sans aucune lisibilité ni égalité de traitement.
Hors de la politique quand l’engagement, les mobilisations
de jeunes sont méprisés voire réprimés.
Hors de la nation quand certains d’entre nous ont le tort de
ne pas avoir la bonne origine et/ou de supporter certaines équipes de foot…
Nous vivons dans une société qui a fait de l’exclusion de
notre génération la norme par le biais de la précarité, de la violence sociale.
Nous vivons de plein fouet ce nouveau modèle social tant espéré par le Medef où
les critères comptables, la concurrence sauvage sont généralisés. Comment
s’étonner dès lors de la défiance totale des jeunes envers la politique, la
société, sur l’idée même de collectif ? Tout a été fait pour entretenir et
alimenter ce rejet, cette mise hors jeu. Tout a été fait pour briser une
perspective d’avenir.
Il serait démagogique de mettre des décennies de choix politiques
désastreux au service des rentiers et des plus aisés sur le seul dos de votre
gouvernement. Mais il est clair que vous ne les avez pas contestés, étant remis
en cause jusque dans votre propre camp. La Conférence sociale en est
l’illustration. L’emploi des jeunes y est annoncé comme une priorité, avec de
nouvelles mesures libérales où il est difficile de trouver la réponse à nos
besoins.
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