Sapin n'est pas un ministre de la République, c'est le VRP
du patronat et des actionnaires. Sa dernière déclaration, très décomplexée et
toute en provocation « Notre amie c'est la finance, la bonne finance », en est
l'illustration.
Passons sur l'aspect, relevé par la presse, que cette
déclaration enterre le discours de Hollande contre le monde de la finance au
Bourget. Ce discours est enterré depuis bien longtemps.
La déclaration de Sapin relève du même cynisme que celui qui
au moment de la guerre du Golfe voulait rassurer l'opinion publique en parlant
de frappes chirurgicales et de guerre propre. Depuis les faits ont démontré, et
démontre chaque jours un peu plus, que toute guerre est sale et que c'est une
immense boucherie.
Il en est de même de la finance !
Prenons l'actualité, c'est quoi la bonne finance ? Celle qui
pousse les Marins de la SNCM à se battre pour sauver l'emploi après qu'un fonds
de pension se soit gavé de dizaines de millions d'euros lors d'une
privatisation scandaleuse ? (1). C'est Bouygues qui va s'engraisser une
nouvelle fois sur le dos de l'Etat et donc du contribuable avec le dossier
Alsthom ? (2). C'est le CAC 40 qui bat des records quand le chômage bat lui
aussi des records ? Ce sont les 159 milliards de trésorerie de 36 entreprises
du CAC 40 ? Ce sont les 298,6 milliards d'euros d’intérêts et de dividendes
payés par les sociétés non financières, illustration de la réalité du coût du
capital ?
Comme il n'existe pas de guerre propre, il n'y a pas de
bonne finance !
La seule finance qui existe c'est celle que nous subissons,
et dont les profits saignent les salariés et leurs familles.
Faut-il rappeler à M. Sapin cette déclaration de Warren
Buffett : « Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe, la
classe des riches qui a mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner ».
Voilà ce qu'est la « bonne » finance de M. Sapin.
Robert Injey, membre du Conseil national du PCF
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