Depuis deux ans, j’alerte régulièrement le gouvernement sur
la situation de la SNCM. J’ai interpelé Monsieur Frédéric CUVILLIER, Secrétaire
d’Etat chargé des transports de la Mer et de la pêche, le 10 juin 2014 dans
l’hémicycle de l’Assemblée Nationale dans le cadre des questions orales.
Je lui demandais où en était le gouvernement par rapport à
ses engagements sachant que la compagnie se trouvait une nouvelle fois en péril
et qu’un préavis de grève était déposé depuis le mois de Mai pour la date du 24
juin.
Le secrétaire d’Etat aux Transport et à la Mer me répondait
ce jour-là que le gouvernement était en train de mettre en place le financement
des navires issus du plan de développement, la publication du décret sur
l’emploi des salariés détachés afin de faire cesser l’inacceptable dumping
social pratiqué par la Compagnie Low-cost Corsica Ferries et que les syndicats
seraient reçus rapidement afin d’apporter toutes les réponses à la pérennité de
l’entreprise.
Trois semaines plus tard, la commande des navires,
c’est-à-dire le plan industriel de sauvegarde de la compagnie préservant
l’emploi à Marseille et en Corse et en créant de nouveaux à Saint Nazaire est
abandonné, le décret empêchant le dumping social est toujours dans les tiroirs
et le Gouvernement préconise la mise en redressement judiciaire de la
compagnie.
C’est-à-dire que non seulement le gouvernement manque à sa
parole mais de plus, décide la liquidation de la compagnie.
C’est insupportable !
Malgré cela, depuis lundi, un accord pouvait être trouvé,
accepté par les syndicats, pour cesser la grève et créer les conditions d’un
réexamen du plan de développement.
Monsieur le Premier Ministre, dans son intervention
télévisée d’hier soir, en plein cœur des négociations, intervient pour fustiger
les salariés et leurs syndicats et annonce la mise en redressement judiciaire
alors que les principales collectivités territoriales concernées
ont-elles-mêmes formulées des propositions alternatives.
C’est une attitude dangereuse, qui prend en otage la Corse
et les Bouches du Rhône.
De reniements en manquement à sa parole, que souhaite l’Etat
?
Couler la compagnie pour faire place nette à la concurrence
étrangère de compagnies qui ne respectent ni la sécurité des passagers, ni les
clauses environnementales et ni le droit social ?
Liquider 4 000 emplois sur nos deux régions pour venir nous
dire en même temps qu’avec la Métropole, il va relancer le développement
économique de Marseille et des Bouches du Rhône ?
Faire porter aux salariés qui défendent un outil de service
public de continuité territoriale, leur entreprise et leurs emplois, la
responsabilité du blocage qu’il a lui-même créé alors qu’ils ont accepté la
suppression de 500 emplois ?
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