par Attac France
Le « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en
l’honneur d’Alfred Nobel », improprement appelé prix Nobel d’économie, vient
d’être attribué au français Jean Tirole. Alors qu’un déluge de commentaires
élogieux en forme de « cocoricos » se propage dans les médias, Attac déplore ce
choix qui s’inscrit dans la lignée des prix attribués à Hayek, Friedman et
autres économistes néolibéraux en grande partie responsables de la crise
actuelle.
Présenté comme « un des économistes les plus influents de
notre époque » par la Banque de Suède, Jean Tirole est récompensé par « son
analyse de la puissance des marchés » et ses recommandations en faveur d’une
déréglementation dans les domaines de l’industrie, de la finance et du travail.
C’est ainsi que Jean Tirole, dont on peut penser que le
nouveau ministre de l’économie Emmanuel Macron est un admirateur fervent,
propose une réforme du marché du travail, dont l’une des mesures doit être
d’alléger le code du travail et, en particulier, de supprimer les contrats à
durée indéterminés (CDI).
Ce n’est pas tout : Jean Tirole est depuis longtemps un
fervent partisan d’un marché mondial des permis d’émission de gaz à effet de
serre. Le prix et la concurrence seraient ainsi les principaux instruments
mobilisés pour limiter les émissions. Pourtant le marché européen du carbone
est un échec retentissant en même temps qu’un nouveau théâtre de spéculation !
Dans le domaine de la finance, Tirole s’est illustré par une
approche – fondée sur la théorie des jeux et de l’information – selon laquelle
la stabilité des marchés peut être obtenue par la transparence de l’information
et la concurrence sur les marchés.Ignorant le caractère fondamentalement
instable des marchés, Jean Tirole a cautionné les politiques de dérégulation
financière et encouragé les autorités de régulation à négliger la nécessité
d’une régulation globale de la finance.
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