Lors de ses génuflexions devant le gotha de la City
londonienne, le Premier ministre " pro-business" a livré
l'assurance-chômage de notre pays sous la forme de "confidences".
Pour Manuel Valls, cette question doit être "reposée" tant sur le
montant de l'indemnisation que sur sa durée. Hier soir, Jean-Marie Le Guen a
confirmé cette nouvelle offensive.
Rappelons la réalité des choses. Sur 5,732 millions de
chômeurs inscrits, toutes catégories confondues, seulement 2,24 millions sont
indemnisés par le régime d'assurance chômage. Mais surtout, avec un nombre
d'offres d'emplois mensuelles qui tourne autour des 220 000, comment prétendre
répondre aux demandes d'emplois des 3,413 millions de chômeurs de la seule
catégorie A, en hausse de 5,2% en un an ?
En réalité, le Gouvernement sait que l'emploi ne repartira
pas malgré le numéro de claquettes du Medef. Ses choix austéritaires, sa
volonté de flexibiliser et précariser l'emploi et le travail n'y concourent
pas. En revanche, il sait que cette hausse du chômage va accroître le niveau
des dépenses d'indemnisation de l'Unédic, et qu'il faudra bien à un moment donné,
compte tenu du déficit et de l'endettement actuels de l'organisme, accroître le
niveau de ses recettes, et donc accroître la contribution des employeurs et de
l’État. Une option contraire à l'orientation actuelle qui vise à prendre de
nouveau dans la poche des chômeurs en rognant une fois de plus leur droits.
Après les déclarations, de François Rebsamen sur le
renforcement des contrôles des personnes inscrites à Pôle emploi, la question
est posée : les chômeurs sont-ils devenus le principal ennemi du gouvernement
? Il y a en effet une forme d'obscénité
à multiplier les stigmatisations visant les privés d'emploi et avec eux des
familles entières qui dont les vies sont réduites à l'accumulation de
difficultés et de privations.
Alors que le débat parlementaire sur le budget 2015 n'est
pas encore ouvert, la commission européenne met la pression en demandant 8
milliards de plus, ce qui pourrait laisser croire en une certaine "douceur" dans
l'austérité de 21 milliards proposée par le Gouvernement...qui ouvre une
nouvelle brèche dans notre pacte républicain et social en pointant de la sorte
l'indemnisation des chômeurs. Les rôles sont bien distribués mais la pièce se
joue face à un rejet massif des peuples et une défiance inégalée.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF
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