Cinéastes,
écrivain-e-s, philosophes, sociologues, universitaires, artistes,
musicien-ne-s, femmes et hommes politiques lancent un appel en faveur de
l’abandon des poursuites contre Alain Pojolat et l’ensemble des militants
incriminés pour les manifestations de soutien à Gaza, cet été à Paris, et pour
l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie qui criminalise le boycott d'Israël.
Cet été, l’État d’Israël a conduit une nouvelle offensive
meurtrière contre la bande de Gaza. Le bilan de 50 jours de bombardements et
d’opérations terrestres est édifiant : près de 2 200 morts, 11 000 blessés, des
dizaines de milliers de bâtiments partiellement ou totalement détruits, plus de
500 000 personnes déplacées (soit 30% de la population), etc.
Révoltés par cette agression, mais aussi par la position des
autorités françaises qui ont, dans les premiers jours de l’offensive, déclaré
leur soutien à l’État d’Israël avant d’essayer en vain de corriger le tir en
dénonçant timidement la violence des bombardements, des dizaines de milliers de
personnes ont manifesté, à de multiples reprises, dans de nombreuses villes de
France.
Le gouvernement Hollande-Valls, soucieux de ne pas fâcher le
pouvoir israélien et inquiet de constater le développement de la mobilisation
malgré la période estivale, a alors entrepris de s’attaquer frontalement à
celle-ci. Il n’a pas hésité à pratiquer de scandaleux amalgames et à laisser
entendre que la solidarité avec les Palestiniens portait en elle
l’antisémitisme. Puis, comme cela ne suffisait pas, les autorités ont décidé
d’interdire certaines manifestations, notamment à Paris.
Nous avons été nombreux à protester contre ces
interdictions, une atteinte grave, au nom de prétextes fallacieux, aux droits
élémentaires et aux libertés fondamentales. Nous avons été d’autant plus
révoltés d’apprendre qu’Alain Pojolat, membre du NPA, qui était en contact, au
nom de nombreuses organisations, avec la Préfecture pour les manifestations
parisiennes, était convoqué par la justice le 22 octobre prochain sous prétexte
d'avoir organisé des « manifestations illégales ».
Nous exigeons que les poursuites contre Alain Pojolat soient
immédiatement levées : manifester est un droit et même, dans certaines
circonstances, un devoir, et il est scandaleux que quiconque puisse être
condamné pour avoir voulu exercer ce droit.
Nous demandons en outre que les poursuites contre celles et
ceux qui ont participé ou organisé les manifestations de cet été, ou qui
s’investissent dans la campagne de boycott d’Israël, soient abandonnées, et
exigeons l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie qui criminalise le boycott.
La solidarité est un droit, pas un délit !
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