Par Andrée Oger, Conseillère générale communiste
Ce gouvernement multiplie les preuves d'obédience aux
milieux financiers.
Y-aura t-il encore quelque chose de gauche dans le
gouvernement Valls-Hollande au 1er janvier prochain ?
En deux ans de mandat, en dehors du sujet sociétal sur la
mariage pour tous, on ne trouve dans le bilan des gouvernements socialistes que
des mesures favorables aux grandes entreprises et aux plus riches, depuis les
allègements fiscaux, l'Accord National Interprofessionnel, le Pacte de
Responsabilité ou les annonces de liquidation des participations de l'Etat dans
des entreprises françaises.
Avec Valls 2, c'est un tournant libéral assumé ! En virant
les quelques ministres qui pouvaient laisser croire que ce gouvernement était
de gauche et en menaçant de sanctionner les quelques députés frondeurs de son
aile gauche, le Parti socialiste et François Hollande ont voulu envoyer un
signe clair et positif. Positif pour le grand capital boursier.
Pour Manuel Valls, il y a eu en septembre la séance
d'applaudissements debouts par les grands patrons du MEDEF lors de l'université
d'été du syndicat patronal.
Il y aura désormais le discours de Manuel Valls devant les
spéculateurs boursiers de la City londonienne hier.
Et Manuel Valls déclarant devant les Boursiers que son
gouvernement est "pro-business", voilà qui fait mal à gauche !
On ne reviendra jamais assez sur le gros mensonge que fut le
discours du Bourget, lors de la campagne présidentielle de François Hollande,
et son célèbre "mon ennemi, c'est la finance !".
Si les Français pouvaient revoter, chacun sait qu'il n'y
aura pas de seconde chance pour François Hollande.
Avec une droite qui refuse d'assumer son bilan, qui joue le
rejet de Hollande pour revenir aux affaires et continuer sa politique, mais une
droite dont les leaders sont partagés entre un ancien condamné au charisme
d'une huître, et un ancien président qui voit la justice menacer sa carrière,
les électeurs semblent tenter par l'abstention ou, pire, par la théorie du
chaos en votant pour l'extrême-droite.
Comme beaucoup de militants socialistes que nous rencontrons
au quotidien, les électeurs populaires sont déboussolés. Trente ans
d'alternance gauche-droite ont fini par brouiller les pistes et par noyer les valeurs
de gauche dans un discours libéral qui prône un réalisme de la soumission aux
banksters.
A tous ceux, syndicalistes, militants associatifs et
politiques, qui refusent de se voir associer au libéralisme assumé du PS, la
gauche doit assumer ses positions, redevenir l'alternative politique en
affirmant sa volonté de changer la société, de briser la spéculation et les
inégalités sociales, et de renouer avec une croissance de l'emploi qui se fasse
dans le respect de l'environnement et du développement durable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire