Les députés communistes ne voteront pas la loi de transition
énergétique pour la croissance verte débattue depuis le 6 octobre à l’Assemblée
nationale.
Cette loi comporte des objectifs que nous ne partageons pas
et pour certains incohérents entre eux.
Si nous partageons le développement des énergies
renouvelables, cela doit se faire dans un cadre maîtrisé au sein d’une filière
professionnelle. Il n’est plus possible de faire supporter le surcoût
exorbitant aux Français via leur facture. Rien que pour les deux projets
d’éolien offshore, c’est 35 milliards d’€.
La réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % à
l’horizon 2025 est édictée comme un dogme. Et est contradictoire avec
l’objectif de réduire nos émissions de CO2. Notre production d’électricité est
décarbonnée à plus de 85 %, ce n’est donc pas dans ce secteur que nos efforts
doivent se concentrer mais dans le secteur du transport, qui est le premier
contributeur de nos émissions de CO2 et le gouvernement n’y prête guère
attention. C’est le grand oublié de la loi !
Quant à la réduction par deux de notre consommation d’ici
2050, cela occulte complètement la nécessaire réindustrialisation de notre
pays. Cette perspective est complètement incohérente avec l’évolution
démographique de notre pays dont les prévisions s’acheminent vers 70 millions
d’habitants en 2050.
Faire le choix de la mise en concurrence des barrages, c’est
le choix de la destruction de la cohérence du potentiel national au seul profit
des appétits des grands groupes privés, le choix de la mise en cause de la
stabilité de la fourniture d’électricité, le choix de la hausse des prix pour
les ménages et les entreprises. Cela fera peser des risques inconsidérés pour
les fonctions sociales et écologiques des barrages, notamment en matière de
gestion de l’eau.
Quant à la lutte contre la précarité énergétique, nous avons
réussi à inscrire la reconnaissance d’un droit à l’énergie et nous pouvons nous
en féliciter. Par contre, la mise en place du chèque énergie avec la
disparition des actuels tarifs sociaux pour l’électricité et le gaz risque de
laisser beaucoup de familles sur le carreau. Nous ne savons toujours pas à
quelle hauteur il sera financé, ni quelles seront les conditions de son
obtention et de son extension au bois et au fuel.
Si la rénovation énergétique dans les logements fait
consensus, le financement reste flou. Et la politique du gouvernement de
réduction budgétaire ne nous rassure pas ! Il aurait fallu, pour être en mesure
de dégager demain les financements, d’évaluer les montants des investissements.
Le Parti communiste français continuera, lors du passage de la loi au Sénat, à
tenter d’apporter les améliorations nécessaires.
Parti communiste français
Parti communiste français
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