Par Fondation Copernic
Dès le lendemain sa publication, le gouvernement s’est empressé de
réagir au rapport Gallois en annonçant plusieurs mesures. Ce rapport,
dont le contenu est très discutable, et la question de la compétitivité,
qui renvoie à la société même dans laquelle nous voulons vivre,
n’auraient-ils pas mérité, avant toute décision gouvernementale, de
faire l’objet d’un véritable débat public ? François Hollande et son
gouvernement ne l’ont pas souhaité, soucieux visiblement de répondre
rapidement aux desiderata du patronat. Attac et la Fondation Copernic
l’ouvrent et publient une note commune.
Si on peut donner acte au gouvernement d’avoir refusé de suivre le
rapport Gallois au sujet des gaz de schiste, le « pacte national pour la
croissance, la compétitivité et l’emploi » reprend une grande partie
des recommandations du rapport. Au-delà de toute une série de mesures
convenues, dont l’impact reste à déterminer, trois mesures attirent
l’attention.
Le crédit impôt-recherche est maintenu alors qu’il profite
essentiellement aux grandes entreprises et constitue même selon Gilles
carrez, député UMP, « une politique de la recherche peu efficace et très coûteuse ».
Il n’a pas permis le développement de la R&D des entreprises
françaises et il est, pour beaucoup, un simple outil d’optimisation
fiscale[1]. Cet effet d’aubaine pour les entreprises va donc se poursuivre.
Les salariés auront des représentants au sein du conseil
d’administration ou de surveillance des grandes entreprises. Bien que
présentée comme une réforme fondamentale de la « gouvernance des
entreprises », il est douteux que cette mesure change quoi que ce soit
au comportement d’un capitalisme marqué par la préférence donnée aux
actionnaires. Si cette mesure n’est pas inutile, elle ne peut remplacer
la nécessité de donner de véritables droits aux salariés et à leurs
représentants pour peser sur les stratégies des entreprises.
Mais la mesure phare reste le « crédit d’impôt pour la compétitivité
et l’emploi » pour les entreprises. Un cadeau de 20 milliards d’euros
sur trois ans, dont 10 milliards dès la première année (au titre de
l’exercice 2013, donc payable en 2014).
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire