Dans une lettre ouverte, les élus de Moselle demandent à
François Hollande de nationaliser temporairement l'usine ArcelorMittal
de Florange pour sauver ses deux hauts fourneaux et les 629 emplois qui y
sont attachés. Ce qui relance à gauche la question de la prise de
contrôle par l'Etat initiée mercredi par Arnaud Montebourg et porté
depuis longtemps par les syndicats.
"Comme le Ministre du Redressement Productif, nous demandons une
prise de contrôle public temporaire de l'Etat pour permettre à un
opérateur industriel de reprendre l'activité de l'ensemble du site",
écrivent les élus lorrains dans une lettre ouverte adressée samedi au
président de la République. Le courrier est co-signé par Jean-Pierre
Masseret, président socialiste du conseil régional de Lorraine, Patrick
Weiten, président UMP du conseil général de Moselle, les responsables
départementaux de l'UMP, du PS, d'Europe Ecologie-Les Verts et du Parti
communiste, par divers élus du bassin sidérurgique et par
l'intersyndicale du site de Florange.
Les signataires justifient
leur position par les enjeux "humains, territoriaux, industriels,
technologiques et stratégiques" du dossier de Florange, dernière usine
sidérurgique de Lorraine assurant l'ensemble du cycle de production de
l'acier. "Plus que jamais, nous sommes convaincus que l'industrie
sidérurgique est hautement stratégique pour la France en particulier et
pour l'Europe en général", "faute de quoi c'est toute une région qui
risque, une fois encore, d'être victime alors que l'outil de production
reste performant et porteur d'avenir", poursuivent-ils.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait évoqué
cette éventualité mercredi, en raison du refus d'ArcelorMittal de vendre
l'intégralité du site, seule solution à même d'intéresser un éventuel
repreneur. Le ministre du Travail, Michel Sapin, avait ensuite désamorcé
cette position en estimant sur LCI qu'"on (n'était) plus dans une
époque où on nationalise la sidérurgie". La démarche des élus lorrains
intervient à cinq jours de la fin du délai accordé par ArcelorMittal au
gouvernement pour trouver un repreneur intéressé par la filière liquide
(hauts-fourneaux, cokerie, aciérie).
L'Humanité
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