Le Sénat vient de rejeter le budget 2013 de la sécurité sociale,
notamment en raison de la position du groupe communiste qui a voté
contre le texte. Six mois tout rond après l’élection de François
Hollande à la présidence de la République, les partenaires historiques
du parti socialiste ne cachent plus leurs désaccords avec les premières
orientations – et mesures – politiques du gouvernement Ayrault. Une
rupture stratégique à gauche ?
Avec ces votes au sénat, un nouveau front d’ennuis vient de s’ouvrir
pour le gouvernement. Et la majorité présidentielle s’agace. Arnaud
Montebourg affirme que le PCF est entré dans l’opposition. « Le PS agite
le spectre du gauchisme pour essayer de marginaliser le PCF », dénonce
Danièle Obono du courant Convergences et Alternative, membre du Front de
Gauche. Pour Eric Coquerel, secrétaire national du PG : « on a été
considéré dans la majorité parce que nous avons contribué à l’élection
de François Hollande contre la présence de Nicolas Sarkozy au second
tour ». La tirade de Montebourg envers les élus communistes pourrait
refroidir le PCF, en vue des municipales notamment. Pour Coquerel, le PS
se trompe. Les intentions du PCF sont claires. Il note que le PS « ne
s’adresse stratégiquement qu’au PCF feignant d’ignorer la réalité du
FdG ».
La réalité du Front de gauche, c’est une diversité de force
rassemblée par l’idée d’indépendance politique vis-à-vis du PS. La
couleur avait été annoncée lors des élections présidentielles. Les élus
du FdG n’ont pas vocation à accompagner les politiques
jusqu’au-boutistes de réduction des déficits publics, qui conduisent à
l’austérité selon eux. Raison pour laquelle le FdG n’a pas souhaité
entrer au gouvernement. Et pour clarifier et enfin clore ce débat,
Danièle Obono assume : « nous ne sommes pas dans l’opposition. Nous nous
opposons aux politiques d’austérités. C’est différent ». « Quand l’UMP
vote avec le PS sur le traité européen [dit TSCG], personne ne soupçonne
que l’UMP est entré dans la majorité », poursuit-elle. Clarification
faite. Fermez le banc.
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