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Une file d’attente, des vigiles en guise de comité d’accueil. « Ça devient vraiment n’importe quoi »,
lâche une femme en arrivant ce 19 novembre devant la Caisse
d’Allocations Familiales (CAF) du 13e arrondissement de Paris. Devant
elle, une soixantaine de personnes piétinent sur le trottoir. Découragés
d’avance, certains font demi-tour. « Je suis venue ce matin à l’ouverture, c’était pareil, soupire une allocataire venue retenter sa chance pendant sa pause déjeuner. Encore foutu, il faut que je retourne bosser ». La semaine dernière, elle avait trouvé porte close. « Ils ont fermé une semaine, sans prévenir. Comment fait-on dans ce cas-là pour faire nos démarches ? » Par téléphone, c’est payant, et ils sont injoignables, expliquent les allocataires. « Et puis sur Internet le service est très limité. A part télécharger un justificatif de base, vous n’avez accès à rien. »
« Si on est là, ce n’est pas par plaisir, c’est parce qu’on y est obligé », soupire un jeune homme. Il n’a plus touché d’allocations logement depuis son déménagement. « Ça fait six mois, je ne m’en sors plus. » Une autre brandit deux courriers, adressés le même jour. « Dans l’un, ils me disent que je leur dois 800 euros, dans l’autre qu’ils m’en doivent 500... »
Quant à sa voisine, elle s’est vu suspendre le versement de ses
allocations, alors que sa situation n’a pas changé depuis deux ans. Dans
la queue, la tension est palpable. Ici, deux hommes s’accrochent pour
une histoire de cigarettes, là, des bébés pleurent. Une femme perd
l’équilibre, déstabilisée par un coup de poussette involontaire. Les
gens soupirent, regardent l’heure. Il y a aussi une femme enceinte et
des personnes âgées qui, vu l’ambiance, n’ont pas osé faire état de leur
droit d’accès prioritaire.
Remplir un formulaire à quatre pattes sur le trottoir
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