Par Thierry Brun
Angela Merkel et François Hollande ont rencontré à plusieurs reprises
les dirigeants d’un puissant lobby, la Table ronde des industriels
européens (ERT), pour préparer les prochaines étapes des politiques
économiques communes, au service des multinationales européennes, mais
pas de la démocratie.
La virulente polémique entre le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, et le ministre du Redressement
productif, Arnaud Montebourg ne serait-elle que pure façade ? Après ses propos qualifiant la position française sur l’exception culturelle de « réactionnaire », José Manuel Barroso est accusé d’être « le carburant du Front national »
par Arnaud Montebourg, lequel n’est pas le seul en France à s’en
prendre au président de la Commission européenne, depuis que les chefs
d’Etat et de gouvernement ont autorisé l’ouverture des négociations pour
un accord de libre échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne.
Cette polémique est-elle cependant fondée ? Loin des
controverses, ces derniers mois, plusieurs rencontres ont montré que
les dirigeants européens Angela Merkel, François Hollande et José Manuel
Barroso accueillent volontiers les industriels et leurs conseillers
pour discuter des politiques européennes préparant le futur pacte de
compétitivité.
La préparation de cette étape vers un libéralisme débridé nommé « compétitivité »
était au cœur des débats, le 18 mars, lors d’un dîner organisé entre le
chef de l’Etat français, la chancelière allemande et le président de la
Commission européenne. Ce jour-là, les trois dirigeants européens sont
entourés d’une quinzaine de patrons de la Table ronde des industriels
européens (European Round Table of industrialists, ERT),
un des lobbies les plus puissants d’Europe, présidé par Leif Johansson,
PDG du groupe suédois Ericsson, dont l’objectif est de défendre les
intérêts des multinationales européennes.
Au menu, si l’on peut dire, la politique de concurrence, la politique
énergétique, la flexibilité du marché du travail et l’innovation.
François Hollande s’y distingue, en déclarant : « Nous devons tout faire pour que la compétitivité de l’économie européenne soit la plus haute possible ». A la suite de ce dîner, et à la demande d’Angela Merkel et de François Hollande, un « groupe de travail franco-allemand » est constitué.
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