Par Patrick Le Hyaric
Les négociations, pour ce qui est
baptisé le « partenariat transatlantique sur le commerce et
l’investissement » (TTIP), c’est-à-dire un traité de libre échange entre
l’Europe et les Etats-Unis sont engagées. Elles ont été acceptées par
les gouvernements des pays européens. Si ce grand marché se réalisait,
il aurait de lourdes conséquences sur nos vies, sur notre nourriture,
sur l’existence ou non de services publics, sur l’industrie et
l’agriculture, donc sur l’emploi et sur les rémunérations du travail.
Il s’agit d’ouvrir en grand le marché
libre entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Ce projet a pour
objectif de supprimer tous les droits de douane, d’abaisser les normes
sanitaires et environnementales. Bref, c’est un nouveau pas vers la
concurrence commerciale totalement débridée que réclament les grandes
sociétés multinationales et les marchés financiers. Au cœur de la crise
qu’ils ont eux-mêmes créée, ils veulent pouvoir se déployer sans entrave
afin d’améliorer encore leur taux de profit, au détriment de la vie
humaine et de l’environnement. Les puissances capitalistes cherchent à
répondre ainsi à l’austérité que créé leur politique pour accentuer les
conditions de l’exploitation du travail salarié. Dans une spirale sans
fin, ceci réduira toujours plus les débouchés. Les multinationales
nord-américaines et européennes vont accentuer leur guerre économique en
menant la guerre sociale contre le monde du travail, de la création et
la nature, tout en affaiblissant encore les structures publiques des
Etats et les services publics, comme ceux de l’énergie, de la santé, des
transports. L’autre enjeu pour l’impérialisme nord-américain est de
contrer l’émergence des pays d’Amérique latine et de l’Asie, notamment
l’Inde et la Chine. On voit ici à quel point ce qui se prépare est
dangereux. Très dangereux !
A l’initiative des créateurs et
cinéastes, soutenus activement par le gouvernement français et le
parlement européen, la culture et les services audiovisuels sont pour
l’instant exclus de ce grand marchandage. Nous nous en réjouissons.
C’est la preuve qu’avec l’action combinée de forces sociales et
intellectuelles et du gouvernement on peut faire bouger les choses et se
faire entendre, y compris au sein du Conseil européen. Nous en appelons
toutefois à la vigilance car, l’accord obtenu en fin de semaine
dernière, peut encore être remis en cause. En effet, c’est la Commission
de Bruxelles qui va négocier au nom de tous les européens. Et on sait
que M. Barroso, dont le mandat arrive à échéance à l’automne prochain,
pousse les feux de ce « libre échangisme » intégral, au service des
gouvernements de droite britannique et allemand.
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