Hier le journal les Echos titrait sur les 1000 milliards de
créances douteuses à la charge des contribuables européens. Ci-dessous
un texte de Jean-Paul Duparc pour décrypter
cette réalité du "coût du capital" que les médias qui distillent la
pensée dominante et 80% de la classe politique occultent....
Les factures de la finance : 63 ans d’austérité !?
Le journal économique, Les Echos, proche des marchés financiers,
nous avertit dans son édition du mardi 18 juin 2013 en titrant : « Une bombe de 1000 milliards d’euros pour les
contribuables européens » !
De quoi s’agit-il ? Du coût du travail trop élevé ? Des dépenses publiques et sociales trop fortes ? Pas du tout ! « La
crise des crédits « subprimes » n’est pas une affaire classée. Encore
colossale, la facture de la crise de 2007 dégonfle très lentement.
Elle laisse une facture que les banques et les Etats européens, donc les
contribuables (sic !), devront supporter encore
plusieurs décennies » Et le journal des milieux d’affaires de donner le franco-belge Dexia en exemple : « il faudra 63 ans pour liquider les 266 milliards de créances douteuses logés
dans la « bad bank » du groupe ».
Les articles en pages intérieures démontrent les plus de « 1000 milliards d’euros » de créances douteuses et spéculatives logés à l’intérieur ou dans des structures de « défaisances »
des banques. Et nous préviennent : « les plus de 1000 milliards
logés au sein des « bads banks » européennes ne constituent toutefois
que la partie émergée de l’iceberg. Des centaines de
milliards de créances douteuses figurent dans les livres des banques
européennes » ! Dont celles des fonds spéculatifs LBO, dont les pratiques débouchent sur des restructurations sauvages
d’entreprises comme la SAUR actuellement.
L’éditorial de ce même journal indique que « c’est un démenti formel à tous ceux qui assurent que la crise de la zone euro est derrière nous », « Sous
le tapis bancaire de certains
pays, la poussière toxique s’est tellement accumulée, qu’elle a
transformée les établissements locaux en zombie incapables de faire leur
métier, c'est-à-dire prêter aux entreprises et aux
particuliers » « les liquidités versées par la BCE ont éteint momentanément l’incendie, mais le feu couve toujours ». Et l’éditorial de benoitement en conclure que, pour en sortir :
« il faut régler l’épineuse question de la répartition de la
facture finale entre actionnaires, créanciers, déposants et
contribuables » ! Pour Les Echos, son titre de Une le montre, ce
sont les contribuables, donc les peuples, qui doivent payer !!
Et on voit à chaque crise et dans chaque pays combien les marchés
financiers, font en dernière instance payer le prix exorbitants de leurs
spéculations, à des fonds garantis par les Etats ( donc
les populations) voire par les Etats directement eux-mêmes !
Quelques enseignements :
Ce n’est pas la dépense sociale et publique utile qui « endette les
générations futures » comme on ne cesse de nous le rabâcher, mais bien
les coûts directs ( et indirects : récession etc … ) des
pratiques des marchés financiers
Ce n’est pas parcequ’ « on vit plus longtemps, qu’on veut obliger
les salariés à travailler plus longtemps », mais bien parce que les
factures du capital et de la spéculation sont là pour très
longtemps si l’on ne secoue pas le joug des marchés.
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