La brutale décision du gouvernement grec prise par décret de
fermer les chaines de radios et de télévisions publiques grecques est un
évènement unique, qui soulève de très vives réactions. Un rassemblement
de soutien à Paris, initié par les étudiants et les travailleurs grecs
de France et soutenu par le Front de gauche et la CGT, est prévu ce
mercredi soir.
« On savait que les coups d’état militaires débutent par un contrôle
des médias, on saura désormais que les coups d’état financiers se
singularisent par leur fermeture... » s’indigne Eric Coquerel du PG.
Une décision historique en Europe, qui éclaire également toutes les
menaces qui pèsent sur l’audiovisuel public partout en Europe. Les
privatisions en Italie, les coupes budgétaires en France. Ce que rappelle Patrick le Hyaric,
directeur de l’Humanité et vice président du groupe de la Gauche
Unitaire au parlement Européen. « En vérité, les gouvernants de Grèce,
de concert avec les institutions européennes, considèrent le droit à
l'information et à la culture non seulement comme quantité négligeable
mais surtout comme un obstacle à leur visée de limiter l’accès à une
information pluraliste, stimulante de l'esprit critique. Ce phénomène
est à l'œuvre dans tous les pays européens sous diverses formes. »
La gauche grecque se mobilise. Syriza et les syndicats sont aux côtés des 2700 salariés
de l’audiovisuel public du pays qui occupent les locaux. Le chef de
l'opposition de gauche, Alexis Tsipras, appelle à la mobilisation pour
obtenir le retrait du décret d'urgence, signé la veille par les seuls
ministres de la nouvelle démocratie, l'un des trois partis de la
coalition gouvernementale. Il tente d'obtenir des rendez-vous à la
mi-journée avec le chef du parti socialiste Pasok, Evangelos Venizelos,
et celui du petit parti de gauche européenne Dimar, Fotis Kouvelis, les
deux autres dirigeants de la coalition, au risque de provoquer une crise
politique si les deux hommes refusent de signer le texte.
Des programmes continuent à être diffusés, des informations comme des débats entre journalistes, accessible sur www.ert.gr et sur la chaîne locale 902, canal prêté par le parti communiste KKE.
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