Vendredi 14 juin, le Conseil européen se prononce sur l'engagement des
négociations avec les Etats-Unis en vue d'aboutir à un Partenariat
transatlantique pour le commerce et l'investissement. L'Association
internationale des techniciens experts et chercheurs (AITEC) et Attac
France explicitent les enjeux de cet accord et en dénoncent les risques.
Les deux organisations publieront vendredi une lettre ouverte à Nicole
Bricq.
L'Union européenne
n'en est pas à son coup d'essai. Convaincue depuis 2006 que le salut de
son économie réside dans la pénétration maximale des marchés tiers et
dans la sécurisation de son accès aux matières premières stratégiques,
elle s'est engagée dans une stratégie agressive visant à conclure des
accords de libéralisation du commerce et des investissements partout sur
la planète.
Le Partenariat transatlantique pour le commerce et
l'investissement (PTCI) est présenté par ses promoteurs –la Commission
et les 27 Etats membres autant que l'administration fédérale américaine–
comme un accord essentiellement « technique », qui permettra la
convergence des standards dans des domaines aussi divers que la longueur
des cables électriques du petit électroménager, l'inflammabilité des
vêtements, les standards sanitaires dans le domaine agro-alimentaire ou
encore les protocoles de test des produits pharmaceutiques ou du
matériel médical...
A en croire les responsables français de la négociation, cet accord
renforcera la compétitivité de nos entreprises ; il se traduira tout
naturellement en croissance, et donc en emplois préservés (voire créés)
dans l'Union européenne –une aubaine. Le gouvernement français s'est
donc montré jusqu'ici bienveillant. Il se satisferait de quelques
garanties, notamment l'exception culturelle et les marchés publics de la
défense.
Pourtant, ce futur accord est alarmant. Faut-il sacrifier le risque
sanitaire et la santé publique à la compétitivité à court terme ?
Peut-on atteindre la justice sociale si les services essentiels sont
fournis par des entreprises privées qui n'obéissent qu'à la loi du
moindre coût ? Voulons-nous transférer le pouvoir d'énoncer le droit à
l'industrie privée ?
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