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La direction du Parti socialiste, non satisfaite d’avoir empêché la
gauche du parti de présenter un texte alternatif pour la convention sur
l’Europe, a manipulé de manière éhontée le vote de ses adhérents pour
faire croire à un « très large soutien » de ces derniers « au projet européen défendu par le gouvernement et le Président de la République ».
Le mythe du PS, parti démocratique, est mort ce 7 juin.
Pour sa convention européenne, qui doit se tenir le 16 juin, la
direction « solferinienne » avait déjà usé de tous les moyens possibles
pour obtenir le résultat qu’elle souhaitait de la consultation des
militants organisée hier dans toutes les sections.
Un texte unique tout d’abord, avec interdiction pour
la gauche du PS de présenter un texte alternatif. Un débat
quasi-inexistant ensuite. Et enfin, suprême raffinement, l’obligation de
voter ce texte pour pouvoir voter ensuite en faveur d’amendements qui,
pour certains, en changeaient profondément l’orientation.
Le résultat sur ce point est donc sans surprise : le texte de la direction a été adopté, selon les résultats officiels,
par 90 % des votants. Et il est assez cocasse, pour ne pas dire
risible, de voir le secrétaire national aux Fédérations, Alain Fontanel,
se gargariser d’« un succès de mobilisation » alors que 35,5 % seulement des adhérents ont participé au scrutin.
Le plus grave est encore le traitement réservé aux amendements. Alors qu’hier soir il apparaissait que les quatre amendements déposés par Maintenant la gauche,
le courant d’Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj,
Julien Dray ou Gérard Filoche, étaient majoritaires, la direction a
publié des résultats qui les fait apparaître minoritaires. Ce qui
étonnera même les naïfs.
La triche saute aux yeux à la lecture des résultats communiqués.
Dans la comptabilisation nationale des résultats, les Solferiniens ont
compté comme vote « contre » tous ceux qui s’étaient abstenus ou
n’avaient pas pris par au vote, soit qu’ils n’aient voté que pour le texte
et ignoré les amendements, soit qu’ils aient voté contre le texte. D’où
ce communiqué d’Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme
Guedj :
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