"¡Basta ya !"
par Jean Ortiz
Intervention de Jean Ortiz au 60ème anniversaire de "l’appel de l’abbé Pierre-hiver 1954". Le capitalisme porte en lui un ordre cannibale de l’homme, de la nature, du monde, l’ordre volontairement injuste, sauvage, de nos sociétés.
Oui "Y’en a marre" ! Oui, "y’en a marre" aussi d’entendre ressasser que : "il n’a pas d’alternative" (au système prédateur qui nous opprime). Oui il y a des alternatives, oui, à condition d’attaquer le mal à la racine, d’enfoncer le "mur de l’argent", de partager équitablement le gâteau.
Oui, oui, oui.
Je veux un monde sans abbés Pierre, sans Emmaüs, sans "Restaus du cœur", sans charité, sans Hiver 2015.
Un monde désirable, comme une mer étale, sans bouées caritatives, sans "paix sociale", sans "partenaires sociaux", sans compétition, sans concurrence, sans hiérarchie, où chacun ne restera pas à sa place, où la place de chacun sera celle de tous.
un monde où le pouvoir de tous, l’assemblée de tous, le référendum révocatoire, la communauté des décisions et des biens, la gestion et le contrôle collectifs, le partage et l’égalité des droits et des chances, se substitueront à la ploutocratie, l’exploitation du plus grand nombre, l’aliénation sociale, la discrimination de la femme, du migrant, l’adoration du veau d’or, le festin d’une caste de vampires assoiffés de profits, qui saignent l’homme et la Pachamama, la Terre mère,
et qui tiennent le peuple à l’écart, dans une démocratie prostituée en-dictature des marchés.
Un monde où l’on chassera tous ceux qui font du commerce avec tout et partout.
Je veux un monde où l’humanité ne marchera plus à reculons vers la déshumanisation, l’abîme et le malheur des temps,
où l’on ne nous volera plus la vie.
Je veux un monde où l’homme ne sera pas une "ressource humaine" mais mon frère, libre de ses choix, acteur de sa vie,
où le travail ne sera plus une "variable d’ajustement" mais un bonheur partagé,
où chacun donnera à l’autre, au bien commun, le meilleur de lui-même.
Je veux un monde de tout le monde, de tous les mondes, où chacun fera signifier sa vie, sa dignité, vivra l’altérité, s’enivrera de l’autre,
où chacun naîtra "inclus", intégré, et non "fils de",où être ne suffira pas ; où il faudra être autre et être ensemble,où l’on bannira l’avoir pour instaurer le "sans prix",
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