Depuis l’annonce du « Pacte de responsabilité », propose par
le Président de la République au MEDEF comme un pacte pour l’emploi,
celui-ci était sommé d’afficher ses
engagements. Il vient de le faire en réussissant le tour de force de ne
présenter aucune proposition qui concerne l’emploi. Il encaisse le chèque de 30 milliards de
suppression de la cotisation famille, et confirme les 20 milliards du Crédit
Impôt Compétitivité Emploi.
Il ne prend aucun engagement, ni en termes d’emplois (un
million d’emplois en 5 ans, c’est le rythme naturel de création d’emplois !) ni
en termes de relance de l’investissement (renouveler les capacités de
production, c’est le fonctionnement normal d’une entreprise !).
En focalisant sur les engagements du gouvernement dans le
cadre du « Pacte de responsabilité », le MEDEF cherche à échapper à
l’évaluation et au contrôle de l’enveloppe globale des 230 milliards d’euros
d’aides publiques aux entreprises, sous forme d’exonérations sociales et
fiscales. Cela au moment où il exhorte
les chômeurs à justifier du moindre euro dépensé dans le cadre de l’assurance
chômage.
Le MEDEF ne s’engage sur rien, échappe à ses responsabilités
et refuse de rendre des comptes, osant même appeler à un moratoire sur les lois
qui « stressent les patrons ».
L’injonction faite aux parlementaires d’un moratoire
législatif n’est ni plus ni moins que la remise en cause de la légitimité de la
représentation nationale à produire des lois. C’est la cohésion nationale et le respect des
droits des salariés et de leurs représentants qui sont visés. Dans le
collimateur de l’organisation patronale : les avancées acquises et votées sur
la pénibilité, l’apprentissage, les stages, les contrats de générations pour
les PME, la consultation du comité d’entreprise en cas de revente de
l‘entreprise.
C’est insupportable.
Le « Pacte de responsabilité » donne l’occasion au MEDEF de
dérouler son programme. Le projet soumis à discussion n’est rien d’autre
que sa feuille de route !
Lors de la réunion entre représentants patronaux et
syndicats le 28 février prochain, il sera impératif de changer de cadre. La CGT
y portera des propositions en faveur de l’emploi, des salaires, et de la
protection sociale.
Pour que soient mises à l’ordre du jour des négociations
avec les représentants des employeurs, des mesures en faveur des salaires, de
la reconnaissance des qualifications, de la protection sociale et de l’emploi
stable et de qualité, il est indispensable que les salariés investissent le
terrain social. La CGT les invite à se mobiliser dans les prochaines semaines
et notamment le 18 mars et le 4 avril.
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