Par Clémentine Autain
Bon sang ! Que l’atmosphère sociale, politique, économique,
idéologique est pesante… Pendant que le gouvernement sert les plats du MEDEF et
dilapide l’espoir d’un changement social et écologique, les forces de la gauche
critique semblent rester l’arme au pied...
Fin décembre, le président Hollande annonçait son virulent
"Pacte de responsabilité", marquant un approfondissement des recettes
libérales empruntées par le gouvernement. Pourtant, aucune initiative de rassemblement
ne s’est depuis imposée pour lui tordre le cou. Avec la hausse de la TVA et le
recul incompréhensible sur la loi famille, les partisans de l’émancipation
humaine seraient-ils si stupéfaits, assommés qu’ils ne sauraient plus par quel
bout prendre la riposte ? Le gouvernement s’apprête maintenant, sur le gaz de
schiste, à un nouveau pas vers… le renoncement. Suffoquant.
Or, nous y voilà : sur le social, le sociétal et l’écologie,
les voies empruntées par le gouvernement PS/EELV sentent clairement le roussi.
La morosité s’installe dans le pays et la sanction, aux municipales comme aux
européennes de mars et mai prochains, pourrait être plus sévère que les
sondages ne le disent aujourd’hui. Mais cette sanction se traduira-t-elle
d’abord par une hausse de l’extrême droite et de la droite ou par une poussée
des listes à la gauche du PS ? Souhaitons que la déroute gouvernementale muscle
avant tout la gauche de la gauche.
La nécessité d’un rassemblement
En tout état de cause, nous avons besoin de bien plus qu’une
contestation électorale. Il faut un big bang social, politique, intellectuel
pour remettre à l’endroit ce que le gouvernement met à l’envers et pour faire
naître la possibilité d’une majorité alternative au service de l’amélioration
des conditions de vie du plus grand nombre. Seul un rassemblement inédit peut
nous sortir des dogmes dominants qui creusent les inégalités, menacent les
libertés et enferment les imaginaires. Nul doute que les déçus ne manquent pas
: les tenants de l’extension des droits et des protections sont éparpillés,
mais ils sont légion dans le pays. Des syndicalistes, des forces politiques,
des intellectuels, des artistes, des citoyens en mal d’avenir sont en attente
d’un déclic, d’une mise en mouvement collective pour dire « stop » aux reculs
sociaux, sociétaux et environnementaux.
Pierre Laurent a proposé une marche en avril, Olivier
Besancenot a avancé l’idée d’un week-end de révolte, j’ai proposé une grande
réunion unitaire pour construire une mobilisation de rue(lire "Contre les droites
radicales et l’austérité, le temps de la riposte").
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