Iggy Pop, Renaud, Emmanuel Barré...: entre les dizaines de concerts et de spectacles programmés de vendredi à dimanche soir, les quelque 600.000 visiteurs attendus pourront participer à plus de 250 débats et déambuler au milieu de 450 stands.
La Fête de l'Humanité est également la traditionnelle rentrée politique du parti communiste. Au goût doux-amer cette année alors qu'il est sorti très abîmé de la séquence électorale, même s'il est parvenu à sauver un groupe à l'Assemblée nationaleAu point qu'un congrès extraordinaire doit en 2018 orchestrer la "révolution" du PCF. Des transformations qui devraient être très présentes dans les discussions militantes dans les allées de La Courneuve. L'introspection sera vraiment lancée à l'automne, au travers d'un questionnaire militant.Le patron du PCF, Pierre Laurent, en parlera dans son discours de clôture dimanche à 16H00, mais il devrait surtout mettre l'accent sur la contestation sociale en cours, après une mobilisation du 12 septembre contre la réforme du droit du travail jugée "réussie".
"La Fête sera utile à identifier l'ensemble des dossiers brûlants des prochaines semaines", explique à l'AFP Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Il cite les ordonnances mais aussi "le logement, les contrats aidés, la rentrée universitaire..."
Le samedi après-midi sera largement consacré à la réforme du Code du travail: une première table ronde ouvrira le "procès" des ordonnances avec l'ancien secrétaire national de la CGT, Bernard Thibault, le socialiste Gérard Filoche, la secrétaire confédérale de la CGT Catherine Perret ou encore Jérôme Pinot, un représentant du Clap, le collectif des livreurs autonomes de Paris.
- 'Concurrence des ripostes' -
Des députés communistes et de La France insoumise, parmi lesquels Clémentine Autain et Adrien Quatennens, retraceront à l'occasion d'une autre table ronde la bataille législative contre la réforme. Enfin le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez participera à un débat pour déterminer si les droits collectifs sont "un frein à l'emploi".
Plusieurs débats sont également organisés sur les questions des migrants, de la liberté de la presse, de la protection sociale ou encore la bataille contre le Front national.
Les visiteurs pourront croiser dans les stands l'ancien candidat socialiste Benoît Hamon, la maire de Paris Anne Hidalgo, mais aussi l'écrivain Kamel Daoud ou le médecin urgentiste Patrick Pelloux.
Mais dans cette "ébullition" sociale, c'est l'absence d'une figure politique qui risque d'attirer l'attention, au plus grand agacement de Pierre Laurent. Fidèle à La Courneuve depuis 12 ans, le tout nouveau député Jean-Luc Mélenchon boude le rendez-vous cette année, en déplacement à La Réunion. La France insoumise ne présentera même pas de stand. "L'année dernière Mélenchon a reçu des oeufs et le stand du parti de gauche a été vandalisé", rappelle un élu LFI.
Le débat stratégique entre PCF et LFI envenime de plus en plus les relations entre les deux formations politiques, dont les leaders ne se parlent plus. "L'offensive politique tous azimuts demande que nous soyons tous dans un travail d'unité, d'écoute et de respect", commente M. Dartigolles. Il promet que les représentants LFI présents seront interrogés: "La France insoumise est-elle d'accord sur l'unité de la riposte" à la politique d'Emmanuel Macron ?
L'appel de LFI à une manifestation le 23 septembre, distincte des journées organisées par la CGT les 12 et 21 septembre, ne passe toujours pas à la direction du PCF qui, comme Philippe Martinez, ne se joindra pas au cortège. "Si chacun y va de sa date dans l'agenda, ça ne va pas déplaire au gouvernement qui s'accommode bien de la concurrence des ripostes", analyse M. Dartigolles.
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